Face à la barrière marocaine de Melilia, les migrants empruntent de nouvelles routes

Loin de les dissuader de poursuivre leur route, le renforcement de la frontière avec l’Espagne contraint les migrants en transit au Maroc à employer de nouveaux trajets pour atteindre l’Europe.

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Patera
Des migrants clandestins dans une embarcation pneumatique dans le détroit de Gibraltar. Image d'illustration. Crédit: AFP / Marcos Moreno Crédit: AFP / Marcos Moreno

«La voie terrestre est devenue quasi impossible», résume Bilal Al Jouhari, chargé communication du Gadem (Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants). En cause : la nouvelle barrière militarisée que les autorités marocaines ont dressée à la frontière de Melilia. Trois mètres de haut sertis de barbelé le long des 11,5 kilomètres de la triple barrière espagnole en plus d’un fossé de 2,5 mètres : le dispositif est dissuasif. «Cette barrière est quasi impossible à franchir», commente le représentant du Gadem.

frontiere melilia

Source : El País

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Mais comme ces migrants, venus d’Afrique subsaharienne principalement, n’ont plus rien à perdre, ils tentent d’emprunter d’autres voies. Avec les beaux jours, ils essayent la traversée en mer, depuis Nador ou Al Hoceima, un chemin «plus dangereux», nous assure la même source. Le nombre de barques parties en mer a augmenté ces derniers mois, nous explique-t-elle. Autre solution sur laquelle se rabattent de plus en plus de migrants : la traversée en mer depuis Boujdour en espérant atteindre les îles Canaries.

Cap sur la Libye

Un itinéraire plus récent est de plus en plus emprunté : départ du Maroc vers la Libye, après la traversée de l’Algérie et de la Tunisie. «Le chemin leur est facile puisque même si la police marocaine les voit, elle ne leur dit rien, les laisse passer en Algérie», explique un activiste du domaine de l’immigration au journal espagnol El País.

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Bien que le royaume accorde l’asile à des réfugiés syriens, certains cherchent quand même à aller en Europe. Parmi ceux-là, certains se procurent des passeports marocains pour atteindre une enclave espagnole. «Contrairement aux migrants d’Afrique subsaharienne, physiquement ils ressemblent plus à des Marocains», reconnaît Bilal Jouhari. Une fois sur place, ils recouvrent leur réelle identité pour demander l’asile et ainsi obtenir leur carte d’entrée dans l’espace Schengen.

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routes migratoires

Source : El País

Les autorités marocaines en ont déjà parlé, des Marocains qui souhaitent atteindre l’Europe, eux, se rendent en Turquie, et tentent de se faire passer pour Syriens.

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