Le liquidateur judiciaire a choisi de s’exprimer sur la situation de la raffinerie de Mohammedia par la voie d’un communiqué de presse officiel. Mohamed El Krimi en a également profité pour faire une mise au point sur ses prérogatives au sein de Samir : «La société tient à préciser que la mission confiée au syndic consiste, notamment dans le cadre de la période de continuité d’exploitation fixée à 3 mois, à redémarrer l’outil de raffinage, assurer la continuité de l’exploitation et sauvegarder les emplois». Pour ce faire, le syndic affirme que plusieurs démarches ont été entreprises avec toutes les parties prenantes, aussi bien au niveau interne qu’externe, pour que la raffinerie puisse reprendre ses activités dans les meilleurs délais.

Lire aussi: Des groupes étrangers interessés par le rachat de Samir

Objectif : redémarrage de la raffinerie

«Sur le plan technique, plusieurs réunions ont été tenues avec les directions concernées et les sous-traitants nationaux et internationaux en vue de mettre en place un plan de redémarrage de la raffinerie, accompagné des besoins financiers, techniques, en matières premières et différents intrants», indique le syndic. Il faut rappeler que le syndic avait évoqué la reprise de l’activité lors de la première réunion avec le management, tenue le 21 mars. Une ambition jugée démesurée par quelques experts financiers. “Je reste persuadé que Samir est une société économiquement viable. Elle dispose d’une richesse économique et humaine considérable”, nous avait déclaré précédemment El Krimi. Toutefois, “entre les achats de pétrole brut et les charges financières et du personnel, il faut disposer de trois milliards de dirhams par mois pour faire tourner la Samir à nouveau. Sans oublier que Samir n’a plus de marché pour écouler ses produits. Les distributeurs locaux concluent des contrats de six mois avec les importateurs”, relève notre source en interne.

Afin de garantir l’approvisionnement de la raffinerie en matières premières, des réunions ont été tenues avec les principaux partenaires, notamment les traders, fournisseurs de pétrole brut ainsi que Marsa Maroc, l’ANP et autres institutions concernées par cette affaire.

Lire aussi: Portrait. Mohamed El Krimi, le discret syndic de la Samir

Dette abyssale

S’agissant des créanciers, El Krimi affirme qu’ils ont été consultés pour convenir des mécanismes permettant d’accompagner la société durant phase. Il s’agit notamment de l’Administration des douanes et des banques. Samir traîne, dans ce sens, une dette de pas moins de 43 milliards de dirhams. Sur le plan juridique, Samir a obtenu la levée des ATD (Avis à tiers détenteur) de la douane et de la plupart des saisies conservatoires, auprès du tribunal de commerce de Casablanca.

Lire aussi: Les dettes de la Samir, un gouffre financier pour l’État

«Samir publiera, par ailleurs, conjointement les comptes sociaux et consolidés au plus tard le 31 mai prochain», promet El Krimi. Aussi, les filiales du groupe Samir tiendront leurs conseils d’administration vendredi 29 mai.

Lire aussi: Crise de la Samir : Bras de fer entre la SDCC et Mohamed El Krimi