Les banques affichent toujours d’aussi bons résultats. En dépit d’une année 2015 marquée par le ralentissement de la croissance des prêts bancaires, les institutions bancaires ont réussi à tirer leur épingle du jeu en réalisant des performances au beau fixe. « Malgré un effet de base défavorable en raison de la non-récurrence des profits exceptionnels réalisés au niveau des activités de marché en 2014 (suite à la baisse des taux obligataires), la masse bénéficiaire de l’ensemble des Banques cotées ressort en amélioration en 2015, capitalisant sur la baisse de la charge de risque et la montée en puissance des activités à l’international », estiment les analystes d’Upline Securities, la société de bourse, filiale de BCP.
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Merci les filiales africaines
Le produit net bancaire (PNB) s’est hissé de 0,9% à plus de 53 milliards de dirhams. Upline estime que la baisse attendue du résultat des activités de marché de la banque au Maroc a été largement compensée, d’une part, par la progression de la contribution des filiales africaines et, d’autre part, par la hausse de la marge d’intérêt, profitant de la baisse du coût des ressources au Maroc. La tendance baissière du coût du risque enregistrée au titre des six premiers mois de l’année 2015 se confirme au niveau de l’arrêté annuel (-8,7% à 8,5 milliards de dirhams). La majorité des établissements bancaires semblent capitaliser sur l’effort de provisionnement fourni durant les trois dernières années, en constatant d’importantes reprises.
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Tous riches
In fine, le résultat net part du groupe (RNPG) du secteur enregistre une croissance de 5,1% à 10 milliards de dirhams, « portés par l’ensemble des banques à l’exception de Crédit du Maroc dont la capacité bénéficiaire a été impactée par la hausse du coût du risque et l’impact de dénouement du contrôle fiscal dont il faisait l’objet », note les brokers de la Place
En termes de rétribution des actionnaires, la masse des dividendes du secteur bancaire s’est hissée de 5,2% à 5 milliards de dirhams, portée principalement par la hausse des dividendes du top trois : Attijariwafa bank, BCP et BMCE Bank Of Africa. Ainsi, le taux de distribution moyen passe de 62,7% en 2014 à 64,9% en 2015.
2016 s’annonce moins bonne
«Nous pensons que l’année 2016 ne devrait pas être une année de reprise pour le secteur bancaire marocain », spécule Upline. Une hypothèse confirmée par la prévision de croissance des crédits bancaires de 2,5% en 2016 (contre +2,7% enregistrée en 2015), annoncée par la Banque Centrale. Ralentissement de la croissance économique, baisse des prix des matières premières (financées en partie par les crédits bancaires), baisse de régime de la promotion immobilière sont autant de facteurs qui plaident pour la poursuite de la faiblesse de la demande de crédits. Cela dit malgré ce contexte défavorable, la rentabilité des opérateurs bancaires pourrait être soutenue par la baisse du coût des ressources, suite notamment au recul du taux directeur de 25 points de base ainsi que le potentiel de croissance des activités à l’international.
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