Le 2 avril, nous avons publié un article intitulé « L&E Cosmétique : le partenariat qui dérange ». A l’occasion de la signature récente d’un partenariat entre L&E Cosmétique et Maroc PME et Barid Al Maghrib, nous expliquons le fonctionnement de cette entreprise, en pleine mutation. Son activité, illégale il y a encore quelques mois, joue toujours les acrobates avec la légalité. Comme la loi le dispose, nous publions la réponse de L&E Cosmétique. Notre enquête est toujours disponible sur Telquel.ma, nous n’allons donc pas revenir dessus. En revanche, vous trouverez en bas de page un fact-checking de ce droit de réponse.

« Eu égard à la date de publication de cet article, un 1er avril, son contenu, truffé de non-sens, approximations et contrevérités aurait pu faire croire à un canular de mauvais gout si ce n’était la deuxième fois que votre magazine ciblait notre société.

L’attention portée par votre magazine à notre jeune société à deux reprises en l’espace de sept mois nous oblige à exercer un droit de réponse pour rétablir la vérité sur l’activité de notre société dont le succès dérange manifestement.

La « success-story » que vous citez – non sans mépris- n’est pas la réussite d’un homme ou d’une société mais celle d’une communauté constituée des distributeurs de nos produits dont le nombre s’élève au jour d’aujourd’hui à 43 000 personnes (25 000 à fin 2015 pour rappel) qui améliorent leur niveau de vie à travers la commercialisation de nos produits mais également des employés de notre société ainsi que ses partenaires dans la production de Produits et packaging… etc.

C’est donc, également animés par le souci de sauvegarder l’intérêt de ces dizaines de milliers de familles que nous avons souhaité corriger les contre-vérités relatées dans vos articles qui jettent le discrédit sur l’activité de notre société et de ses distributeurs en la qualifiant d’illégale.

La position adoptée dans votre article est d’autant plus surprenante que nous vous avons reçus dans nos locaux et expliqués – en toute transparence – notre activité. Nous vous avons même fait visiter nos entrepôts – que vous avez vous-mêmes qualifiés « d’immenses » – ce qui vous a permis de constater la réalité de la production écoulée à travers notre réseau de distributeurs. (1)

Contrairement à vos accusations, l’activité de notre société est bien au contraire parfaitement légale.

Simplement, notre société a opté pour un mode de distribution innovant ; Ainsi, plutôt que d’investir dans des magasins et de la publicité, nous avons recours à un système de vente directe à travers un réseau de revendeurs que nous rémunérons en fonction des ventes qu’ils réalisent.

Notre système de distribution ne relève en aucune manière de la vente dite pyramidale, laquelle est en effet interdite par la Loi.

Vos supputations reposent d’une part sur des chiffres fallacieux et d’autre part sur une mauvaise compréhension de notre activité.

En effet, vous avez établi une projection totalement artificielle, basée sur des chiffres erronés pour en déduire à tort que « les commissions représentent [ainsi] la principale source de revenus des membres de L&E Cosmétique ».

Permettez-nous en conséquence de rétablir les vérités suivantes :

Au-delà du caractère manifestement spécieux de la méthodologie employée, vous prenez comme base de calcul un réseau de 30 000 distributeurs et un nombre de vente journalier de 3 000 produits alors que notre société vend une moyenne approximative de 25 000 produits par jour à travers plus de 43 000 distributeurs. (2)

Ainsi, contrairement à ce que vous prétendez, la vente de produits représente bien la pierre angulaire des gains réalisés aussi bien par la société L&E Cosmétique que par ses distributeurs.

Du reste, il est tout à fait confondant de constater que dans votre article de septembre 2015 vous vous êtes référés aux bilans comptables d’une autre société totalement distincte de L&E Cosmétique pour révéler qu’ « aucune activité commerciale n’y est déclarée ».

Or, il s’agissait des bilans d’une société dénommée « Learn and Earn » et initialement constituée par le même associé mais qui avait simplement pour objet la formation en webmarketing.

Les comptes de notre société – ayant pour objet la commercialisation de produits – sont dument publiés et font ressortir en toute transparence l’activité commerciale exercée.

Il est, à tout le moins, regrettable que des accusations de la gravité proférée dans votre article reposent des éléments basée sur une erreur aussi grossière.

Il est donc manifeste que la prétendue qualification de « vente pyramidale » repose sur des considérations fallacieuses de même qu’elle ne correspond aucunement à la réalité de l’activité de notre société.

En effet, la vente dite pyramidale se caractérise par le fait que :

– le bénéfice des membres – constitués de consommateurs – est fondé principalement sur le recrutement de nouvelles personnes,

– le produit vendu est soit fictif, soit sans valeur et constitue en tout état de cause un simple camouflage

– c’est l’ancienneté des membres dans le système et non pas leur activité commerciale qui leur procure une part de bénéfices.

Ceci est à l’antipode de l’activité de notre société, et ce, à tous points de vue :

–       Notre société ne traite désormais qu’avec des professionnels qui doivent obligatoirement être constitués sous forme de sociétés commerciales ou bénéficier du statut « d’auto entrepreneur ». (3) C’est du reste dans ce contexte qu’un partenariat a été conclu avec Barid al Maghrib dont l’objet est de faciliter le processus d’enregistrement de nos distributeurs.

–       L’activité de notre société est fondée sur la commercialisation de produits réels dotés d’une valeur significative. Il s’agit de produits naturels issus du terroir marocain. Bien plus, tous nos produits sont fabriqués au Maroc par des sociétés de renom – bénéficiant tous d’une certification qualité ISO – lesquels ont également recours à des coopératives agricoles réparties sur l’ensemble du territoire. (4) Ainsi, la fabrication de nos produits crée un éco système au profit d’un grand nombre de producteurs nationaux et contribue fortement à la valorisation des produits de nos terroirs.

–       Par opposition à un système de vente pyramidale, notre mode de commercialisation repose sur une rémunération de nos distributeurs en fonction des ventes réalisées. Ainsi, un distributeur peut percevoir des bénéfices du moment qu’il réalise des ventes, et ce, sans avoir à parrainer de nouveaux distributeurs. Bien plus, de nouveaux distributeurs, peuvent tout à fait percevoir plus de gains que les anciens et ce, en fonction des ventes qu’ils réalisent.

C’est le principe de la Vente Directe par Réseau dite «Multi Level Marketing » dont l’activité – parfaitement légale et réglementée dans de nombreux pays – est pratiquée par de nombreuses sociétés internationales dont certaines ont même des filiales installées au Maroc. (5)

Nous espérons que cette mise au point vous permet de lever toute équivoque sur le caractère légal de l’activité exercée par notre société, laquelle, animée par un sentiment de citoyenneté, tend à partager le bénéfice de son activité – dans la transparence la plus totale – avec toutes les forces vives qui contribuent à son succès.

Enfin, nous nous réservons le droit de prendre toute mesure qui nous parait appropriée devant les instances compétentes pour faire valoir nos droits ».

Nos réactions au droit de réponse

(1) Transparence toute relative. Le directeur général n’a pas pu nous expliquer le principe de l’ « achat participatif » pourtant vanté par ses dires et sur le site officiel de Learn & Earn Cosmétique, ni nous détailler les différentes manières de gagner de l’argent grâce au système mis en place.

(2) Les chiffres sont issus d’un communiqué de presse diffusé à travers une grande agence de relations presse de la place le 15 mars. Le document a pour entête le logo de Learn & Earn Cosmétique et donne les coordonnées correctes du chargé de communication de l’entreprise. En ce qui concerne le nombre de distributeurs, dans cette source présentée comme officielle, on peut lire : «  La force d’un réseau de 30.000 distributeurs » et non 43 000 comme il est affirmé dans ce droit de réponse. Il est vrai que lors de notre entretien, le directeur général nous a donné le nombre de 45 000 distributeurs, mais dès le lendemain, dans le « compte-rendu de rencontre » qui nous a été adressé par Learn & Earn Cosmétique, le nombre était de 25.000. Concernant le nombre de ventes, il y est indiqué qu’il s’élève à 3 000 par jour, et non 25 000 par jour comme affirmé ici. Quels chiffres croire ?

(3) Dans sa communication interne visible sur ses nombreuses pages Fabebook, l’entreprise appelle depuis quelques semaines les membres à prendre une patente. Ce qui signifie donc que tous n’étaient pas en règle il y a encore quelques jours.

(4) Des « sociétés de renom » aux noms tenus secrets, malgré nos nombreuses sollicitations.

(5) Les deux principales caractéristiques d’un système MLM, contrairement à un système pyramidal sont : le nombre de niveaux de filleuls est limité et aucun bénéfice n’est réalisé lors du recrutement. La première caractéristique est bien remplie par Learn and Earn Cosmétique, mais pas la deuxième. A chaque fois qu’un filleul s’inscrit, le parrain est rémunéré (voir ci-dessous la capture d’écran du site officiel de l’entreprise). Là aussi l’entreprise joue à l’acrobate en assurant que les 800 dirhams d’inscription comprennent l’achat d’un pack de six produits, mais la direction nous explique que seule la moitié du montant correspond à l’achat de ce pack (en entretien la direction parle de 400 dirhams; sur ses vidéos, Zakaria Fathani, le PDG de L&E Cosmétique, évoque 365 dirhams). Le reste correspond donc bien à une inscription dans le réseau qui permet de rémunérer les membres en commissions. Les commissions constituent donc la première source de revenus des membres du réseau.

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