Les enseignants stagiaires ont manifesté le 20 mars à Casablanca pour revendiquer une nouvelle fois l’annulation de deux décrets instaurant une barrière à l’embauche. Cette manifestation a connu la participation de 60 000 manifestants selon les organisateurs. Si ce chiffre est difficile à vérifier, ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été plusieurs milliers à marcher du boulevard des Forces armées royales, en passant par l’avenue d’Anfa jusqu’à s’arrêter devant les Twin towers, symbole de la capitale économique, comme ont constaté sur place les photographes de Telquel.ma.
« Nous avons tenu un sit-in de 3 heures à côté des Twin towers », raconte, fièrement, Soufiane Iâzouzen, membre de la commission nationale médiatique de la commission nationale des enseignants stagiaires.
Si ce manifestant affiche un air aussi satisfait, c’est que cette action qui a pu se dérouler sans heurt vient après plusieurs interventions policières contre les enseignants stagiaires, notamment à Kénitra le 15 mars, et qui avait fait une quarantaine de blessés, selon les organisateurs. La marche du 20 mars remet une nouvelle fois aux devants de la scène le dossier des enseignants stagiaires, passé sous les radars ces dernières semaines.
Plusieurs organisations politiques, syndicales et associatives sont venues manifester leur soutien aux enseignants stagiaires, notamment la Fédération de la gauche démocratique, Annahj Adimoqrati, l’USFP, Al Adl Wal Ihssane, l’AMDH, la CDT, l’UMT, l’UGTM où encore la FDT.
Les manifestants ont brandi des slogans contre le Chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et contre le ministre de l’intérieur Mohammed Hassad. Ils ont également tourné en dérision une des intervenions du Chef du gouvernement dans une école privée à Oujda, où il avait dit « appelez l’Etat » pour protester contre une action des enseignants stagiaires.
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Les enseignants stagiaires manifestent depuis le début de l’année. Ils réclament l’annulation de deux décrets : le premier prévoit l’organisation de concours pour l’embauche des futurs enseignants et le deuxième abaisse les bourses mensuelles qui passent de 2 450 dirhams à 1 200 dirhams.
Le gouvernement avait proposé, par le biais du wali de Rabat, l’embauche des deux promotions actuelles. Cette proposition a été refusée par les enseignants stagiaires qui campent sur leurs positions. Ils estiment que cela ne devrait pas mettre fin aux négociations. « Nous pouvons accepter l’embauche des deux promotions actuelles mais à condition de continuer la négociation sur les autres points, notamment l’abrogation de deux décrets », estime Soufiane Iâzouzen, membre de la commission nationale médiatique de la commission nationale des enseignants stagiaires.
Les enseignants stagiaires vont réunir leur Conseil national à une date qui n’a pas encore été annoncée pour décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation.
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