Disparition: Adieu Tayeb Seddiki

Tayeb Seddiki laisse une empreinte indélébile sur le théâtre marocain et arabe.

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Tayeb Seddiki, le doyen du théâtre marocain, s’est éteint la nuit du vendredi  5 février à Casablanca à l’âge de 79 ans, des suites d’une longue maladie, ont annoncé ses proches à l’agence officielle MAP. L’artiste souiri était un des plus grands dramaturges du monde arabe, auteur de dizaines de pièces originales et d’adaptations, il était aussi un metteur en scène de grand talent.

Sa plus célèbre pièce est  « Al Haraz », où il remettait au goût du jour certains des textes littéraires arabes, tels que le « Maqamat de Badii Ezzamen El Hamadani ».

Natif d’Essaouira, Feu Saddiki a rejoint Casablanca pour y poursuivre ses études secondaires. Repéré très tôt par le dramaturge André Voisin qui en fera son assistant-interprète au milieu des années 1950, Saddiki ne tardera pas à se produire en France où son jeu séduit la critique de l’Hexagone. Ses prestations lui valent une recommandation auprès de Jean Vilar, alors directeur du théâtre national populaire (TNP) à Paris, chez qui il demeure de 1957 à 1959.

Cette expérience l’a aidé, par la suite, à développer une vision artistique originale dans ses débuts casablancais avec le théâtre travailliste (UMT), puis au niveau du Théâtre municipal.

Dans cet itinéraire artistique, Saddiki a aussi révélé ses talents de plasticien, de calligraphe, de cinéaste et de chroniqueur. Durant des décennies d’expérience, il a parcouru les registres du classique, de l’absurde notamment avec Ionescu et Beckett, avant de plonger dans les fresques historiques et la tradition dite aussi patrimoine avec Sidi Abderrahmane Al Mejdoub.

Il met en scène en arabe et en français, souvent simultanément, les grands textes de la littérature arabe. Il a été acteur, au cinéma, dans « Arrissala » de Mostafa Al Akkad (1976) et dans « La prière de l’absent » de Hamid Benani (1995). Il a aussi publié ses œuvres théâtrales « Le dîner de gala » (1990), « Les sept grains de beauté » (1991), « Molière ou l’amour de l’humanité » (1994), « Nous sommes faits pour nous entendre » (1997), « Eléphant et pantalons » (1997).

Avec MAP

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