Ce que pensent Lachgar, Benabdallah et Laenser du blocage VoIP

Les leaders du PPS, de l’USFP et du MP s'expriment sur le récent blocage des appels VoIP par les trois opérateurs nationaux à Telquel.ma.

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Objet de vives critiques sur les réseaux sociaux, le blocage de la VoIP par les trois opérateurs n’a, jusque-là, suscité une réaction officielle que d’un seul parti, l’Union constitutionnelle (UC). Qu’en est-il des autres partis ? Nabil Benabdallah, Driss Lachgar et Mohand Laenser livrent à Telquel.ma leur position sur la décision de l’ANRT.

Les partis de la majorité sont entre le marteau et l’enclume. Dénoncer le blocage de la VoIP, au risque de se contredire, ou appuyer la décision de l’ANRT ? À défaut de pouvoir trancher, Nabil Benabdallah affiche une prudence gênée. « A titre strictement personnel, je trouve cela dommage. Mais en tant que chef de parti, je n’ai pas encore suffisamment étudié la question pour trancher. Nous ne disposons pas de tous les éléments pour prendre position », nous répond le chef du PPS.

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Même son de cloche – ou presque – du côté du Mouvement populaire (MP). Pour avoir longtemps roulé sa bosse au sein du défunt ministère des Postes et Télécommunications, Mohand Laenser aborde le sujet avec une certaine aisance : « Pour connaitre suffisamment le secteur, je sais que la VoIP n’est pas normale et que c’est un détournement. » Le patron du parti de l’épi en veut pour preuve des condamnations qui remontent… au début des années 2000 : « Bien avant Skype, des personnes ont été traduites devant la justice pour avoir passé des appels via internet. Là où le bât blesse, c’est peut-être le timing de la décision : pourquoi ne les a-t-on bloqués qu’aujourd’hui ? » s’interroge-t-il. La position du Mouvement populaire ? «  Le parti n’a pas encore tranché. Il faut étudier davantage le sujet. »

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Verdict sans appel

Du côté de l’opposition, le rejet de la décision est sans nuance. « C’est un abus grave de la part de l’ANRT », s’indigne Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP. Pour cause, « du point de vue juridique, puisque c’est l’argument que l’ANRT brandit, une décision de cette ampleur doit impérativement passer par le circuit législatif et être soumise aux élus », soutient cet avocat de carrière. L’USFP s’élèvera-t-il officiellement contre la décision ? « Nos groupes parlementaires vont étudier la question ce mardi », nous répond Lachgar, qui déplore « l’impact du blocage sur les petites bourses ». « Ce sont les pauvres, habitués à joindre leur famille sans rien payer, qui sont touchés en premier, sans parler de l’impact économique de la décision » regrette le leader du parti de la rose.

Pour rappel, l’Union constitutionnelle est le premier parti à avoir dénoncé, par voie de communiqué, le blocage de la VoIP. « Cette décision intervient contre tout bon sens technologique. Elle comporte des zones d’ombre, à la fois du point de vue de sa légalité et de sa portée symbolique », tonnait le 15 janvier le parti dirigé par Mohamed Sajid.

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