Démonstration de force des enseignants stagiaires à Rabat

Les enseignants stagiaires ont bravé l'interdiction de manifester en défilant par milliers à Rabat le 24  janvier.

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Crédits : Rachid Tniouni

Les enseignants stagiaires ne décolèrent pas, trois mois après le début de leur lutte contre l’adoption de deux décrets relatifs à leur formation et à l’embauche dans la fonction publique. Le dimanche 24 janvier à Rabat, plusieurs milliers de personnes, les principaux concernés tout comme des militants d’autres horizons, se sont rassemblées dès 9 heures du matin sur la place Bab El Had pour une marche en direction du parlement.

La veille, le 23 janvier, les enseignants stagiaires avaient rencontré le Wali de Rabat lors d’une réunion qui n’avait pas permis de déboucher sur un accord. « Notre but n’est pas uniquement d’avoir un job, mais que les deux décrets soient annulés, et nous continuerons à manifester pour ça », nous déclare Samir Moumen, membre du bureau de la Coordination national des enseignants stagiaires.

Les protestataires réclament l’annulation de deux décrets : le premier prévoit l’organisation de concours pour l’embauche des futurs enseignants et le deuxième abaisse les bourses mensuelles qui passent de 2.450 dirhams à 1.200 dirhams. « Les deux décrets en question ne seront pas annulés, (et le) dialogue continuera dans ce cadre », martelait quant à lui  le ministre Azami à la sortie du conseil du gouvernement du 21 janvier.

Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni

Dans un premier temps interdite, la manifestation de ce dimanche a finalement été autorisée et a pu se dérouler sans heurts, selon ce que nous avons pu constater. Néanmoins, les forces de l’ordre ont empêché des manifestants de monter à bord de transports à destination de la capitale dans plusieurs villes du royaume (notamment Safi, El Jadida, Oujda, Essaouira), selon des vidéos et des déclarations de manifestants. À Rabat, la présence des forces de l’ordre était concentrée pour empêcher les manifestants d’approcher de la résidence du chef du gouvernement et du palais royal (police montée, canons à eau).

Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni

Dans le cortège, les enseignants stagiaires étaient accompagnés de leur famille , ainsi que de partis politiques (PSU, USFP)  de syndicats (CDT), d’associations (AMDH) et de la mouvance islamiste Al Adl Wal Ihsane. Les pancartes et slogans allaient au-delà des simples revendications corporatistes et renouaient par endroit avec ceux du mouvement du 20 février (« Liberté, dignité, justice sociale »…).

Crédits : Rachid Tniouni
Crédits : Rachid Tniouni

À la mi-journée, la marche s’était déroulée sans heurts. Il est cependant à relever qu’un journaliste et un cameraman de 2M ont dû être évacués du cortège alors qu’ils se faisaient siffler par la foule. Des manifestants reprochaient à la chaîne de ne pas avoir  couvert l’intervention policière à l’encontre des enseignants stagiaires lors de précédentes manifestations.

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