Le site d’information algérien TSA a révélé le 7 janvier que Volkswagen devrait bientôt construire une usine en Algérie. Le terrain a déjà été acheté dans la région de Relizane. Le ministre concerné en aurait d’ailleurs parlé avec le groupe lors d’un voyage officiel à Berlin ce 12 janvier. Et d’après TSA, une délégation du groupe allemand est attendue en Algérie en février. Il faut dire que les discussions durent depuis une année.
Cette prochaine usine nécessite un investissement de 170 millions d’euros (près de 1,8 milliard de dirhams). Elle devrait à partir de 2022 être dotée d’une capacité de production de 100 000 voitures par an. Les modèles concernés sont la Polo classique, la Skoda Octavia et le pick-up Amarok. 5 300 emplois directs et indirects seraient concernés.
De nombreux points de vente
Mais pourquoi avoir choisi l’Algérie pour installer sa deuxième usine sur le continent (après celle qui existe déjà en Afrique du Sud) ? Tout comme le Maroc, l’Algérie offre des avantages fiscaux aux constructeurs automobiles. Renault et Peugeot en ont profité et d’après TSA, Volkswagen compte bien en bénéficier aussi. En revanche, il est plus difficile de détenir du capital et de le rapatrier au sein de la maison mère en Algérie qu’au Maroc, comme nous le vantait Moulay Hafid Elalamy lors d’une précédente interview il y a quelques mois.
Le groupe allemand est déjà présent chez notre voisin à travers son représentant la Sovac, entreprise chargée de l’importation et de la distribution depuis 1999. Le marché algérien est donc déjà familier de la marque puisqu’elle compte plus de 30 concessionnaires sur tout le territoire. Elle a plus de succès qu’au Maroc, puisque, à en croire les chiffres relayés par Jeune Afrique, Sovac reste deuxième derrière Renault Algérie. Au Maroc, Volkswagen distribué par la Centrale automobile chérifienne (CAC), pointe à la septième place d’un classement dominé par Dacia.
Une demande beaucoup plus importante
Aussi, d’après TSA, « une partie de la production sera destinée à l’exportation ». La proportion n’est pas précisée. Mais la demande est bien plus importante en Algérie qu’au Maroc. D’après un rapport officiel émanant du ministère de l’Economie et des finances marocain, à l’échelle du continent, en 2013 le Maroc concentre 7 % des demandes, contre 16 % pour l’Algérie. Et la demande algérienne s’accroît beaucoup plus puisque entre 2005 et 2013, elle a gagné 7 points, contre seulement 1 point pour le Maroc.
En termes de chiffres : 339 000 ventes de voitures neuves ont été enregistrées en 2014 chez notre voisin, contre 122 000 au Maroc la même année (d’après l’Association des importateurs de véhicules automobiles montés). A préciser que par rapport aux chiffres enregistrés en 2013, les ventes ont beaucoup plus baissé en Algérie qu’au Maroc.
Production : une longueur d’avance pour le Maroc
En revanche, en matière de production, le Maroc devance l’Algérie. Il se place à la troisième place au niveau africain, après l’Afrique du Sud et l’Egypte. D’après les chiffres de 2013, 26 % des voitures construites en Afrique le sont au Maroc. Le royaume compte pour le moment qu’une usine, celle de Renault à Tanger-Med, mais devrait bientôt compter avec celle de PSA Peugeot Citroën à Kénitra. Idem pour l’Algérie. Aujourd’hui, le pays compte aussi une usine Renault depuis un peu plus d’un an, mais attend l’installation prochaine de Peugeot. Et « Nous sommes deux pays frères qui auraient pu travailler dans la complémentarité sur usine unique, mais les frontières ne sont pas ouvertes », estime d’ailleurs Moulay Hafid Elalamy.
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