Le ministre délégué au Commerce extérieur Mohammed Abbou a déclaré à l’agence de presse russe RIA Novostica que des discussions entre le Maroc et la Russie étaient actuellement bien avancés pour s’entendre sur un accord de libre-échange (ALE).

Un comité russo-marocain a spécialement été crée à cet effet, précise le ministre, déclarant que les négociations étaient déjà au stade des « pourpalers finaux ». Le but serait de renforcer les relations commerciales dans les domaines des mines, de l’agriculture, de la pêche et de la recherche scientifique notamment.

La balance commerciale est largement en faveur de la Russie. Pour schématiser : le Maroc achète de l’énergie et vend des clémentines. La Russie est d’ailleurs le deuxième importateur de produits agroalimentaires frais marocains (une situation qui s’est accentuée avec la mise sous embargo de la Russie par l’Union européenne depuis la crise ukrainienne).

Les investissements directs russes au Maroc sont très limités. En 2008 par exemple, année de bonne performance, ils n’ont représenté que 0,03 % des IDE russes dans le monde. Parmi les potentiels de ventes marocaines , d’après les analystes (l’institut royal des études stratégiques notamment) : le phosphate et ses dérivés et encore plus d’agrumes.

Balance commerciale Maroc/Russie (en millions de dirhams)

Source : Offices des changes

A quand le roi en Russie ?

Les deux pays sont liés par des partenariats stratégiques (signés en 2002 lors de la dernière visite royale) et des accords de coopérations (signés lors de la venue de Vladimir Poutine au Maroc en 2006). En 2013, les deux Etats ont renouvelé leur accord de pêche pour quatre ans : quatre navires russes ont accès aux eaux marocaines, en échange d’une compensation financière.

En juin 2014, 120 opérateurs marocains se sont rendus à Moscou pour le premier forum économique Maroc/Russie. L’accord apparaît dans la liste des priorités de la Commission ALE de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). En revanche, le ministère a peu communiqué sur le contenu de ce futur accord. Ce flou fait écho au projet de loi sur le commerce extérieur en ce moment au secrétariat général au gouvernement, qui propose des négociations d’ALE plus transparentes, avec notamment la mise en place d’un mandat de négociation obligatoire pour commencer à négocier, qui devrait préciser les objectifs commerciaux et les rendre publics.

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Mohamed Abbou a également évoqué une visite du roi en Russie qui devrait avoir lieu « prochainement ». Mohammed VI ne s’y est pas rendu depuis 2002. Deux visites royales ont été annoncées puis reportées en 2014, sans explication officielle. Abdelkader Lecheheb, l’ambassadeur du Maroc en Russie, avait en juillet dernier promis une visite du roi « d’ici la fin de l’année ».