De nouvelles négociations concernant l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) se tiendront entre le Maroc et l’Union Européenne (UE), du 7 au 11 avril. Un accord contesté par les opérateurs économiques ainsi que des membres de la société civile nationale.
Le Maroc et l’Union européenne souhaitent mettre fin aux barrières douanières entre les deux espaces. L’accord négocié entre les deux entités, permettra au Maroc de s’intégrer dans l’économie de l’UE. Une assimilation qui passerait, d’après Bruxelles, par la simplification des mesures douanières, et la libéralisation du commerce des services. Les accords devraient également permettre l’harmonisation des réglementations dans plusieurs domaines. Selon un rapport de la commission européenne, l’ALECA « devrait à long terme accroître le PIB du Maroc de près de 1,6 %, les exportations de 15 % et le pouvoir d’achat des Marocains de 1,6 à 1,9 % ».
La CGEM déplore les méthodes de travail
Malgré ces avantages, l’accord n’est pas au goût des acteurs économiques marocains. La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a notamment dénoncé les méthodes de travail durant les trois premiers rounds de négociations. Le président de la commission du commerce extérieur à la CGEM, Younes Zrikem, a déploré les multiples changements du négociateur marocain auprès de l’UE (trois changements en trois ans) ainsi que le manque de concertation interministériel et entre les secteurs publics et privés. A noter que la CGEM n’a pas participé au troisième round des négociations et n’a reçu la négociatrice européenne, Sophia Munoz, qu’après celui-ci.
Les associations craignent une domination de l’industrie pharmaceutique
Les acteurs associatifs se sont également mobilisés contre l’accord. L’Association de Lutte contre le Sida (ALCS), l’Association Marocaine des droits humains (AMDH), le Collectif « Droit à la Santé au Maroc » et la Coalition internationale de préparation au traitement dans la région MENA (ITPC Mena) ont publié un communiqué conjoint dans lequel sont dénoncées d’éventuelles règles qui feront partie de l’accord. Les quatre associations craignent une éventuelle domination de l’industrie pharmaceutique dans le domaine de la santé. Selon celles-ci, il «est tout à fait probable que l’Europe y intègre des dispositions qui renforcent les droits de propriété intellectuelle et la protection des investissements au détriment de la santé publique comme c’est le cas avec les accords en négociation avec l’Inde et la Thaïlande ». Pour le groupement associatif, l’ALECA offre « à l’industrie pharmaceutique de nombreuses armes pour combattre les médicaments génériques ».
Tandis que les négociations en sont à leur quatrième round, le contenu de l’accord reste encore inconnu. Le quatuor associatif précité réclame d’ailleurs plus de « transparence concernant les négociations » entre les deux parties.
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