Police: les premiers fruits de la méthode Hammouchi

Six mois après sa prise de fonction à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale, Hammouchi a imposé son style.

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Le 15 mai, Abdellatif Hammouchi est nommé, suite à une décision du Conseil des ministres, a la tête de la Direction générale de la sureté nationale. Six mois après cette nomination, la DGSN a été rénové de fond en comble. Retour sur cette mutation

Des responsables débarqués

Dans son édition du 27 mai, soit 12 jours après la nomination d’Abdellatif Hammouchi, le journal Al Ahdath Al-Maghibia révélait qu’Hammouchi avait entrepris, depuis plusieurs jours, la mise en œuvre du nouveau plan pour la modernisation de l’appareil sécuritaire. Le média expliquait que le nouveau patron de la DGSN  conduisait «des changements sans précédent, après avoir sollicité les services de responsables de la Direction générale de la surveillance du territoire, DGST, pour accomplir des tâches au sein de la DGSN.» Ces changements avaient pour but d’insuffler une nouvelle dynamique à cette dernière en lui permettant de développer et moderniser son mode de fonctionnement selon le quotidien.

«Ces nominations annoncent une vague de changements qui toucheront notamment des préfets de police, entre autres chefs de services relevant de la Police judiciaire et restés cramponnés à leurs postes depuis pas moins de dix ans», indiquait même Al Massae dans les jours qui suivirent. L’avenir leur a donné raison : mécontent du rendement de plusieurs préfets de police, Hammouchi a opéré à une nomination de nouveaux préfets en juillet dernier. Comme le révélait Akhbar Al Yaoum, en juillet dernier, les premiers ciblés étaient ceux qui avaient atteint l’âge de la retraite ou dont le mandat s’était vu prolonger sous l’ère de Bouchaib Rmail, prédécesseur d’Hammouchi à la tête de la DGSN. Un changement voulu et justifié par « l’insatisfaction du rendement de quelques préfets de police actuels. »

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Un parc automobile rénové

Qui dit nouvelles méthodes, dit moyens techniques mis en place pour les appliquer. Le parc automobile de la DGSN a été entièrement repensé, sous les ordres d’Abdellatif Hammouchi. En août dernier, nos confrères d’Assabah révélaient la mise en circulation de nouveaux engins, plus pratiques, plus modernes et arborant un nouveau logo plus visible, de manière à être plus identifiable dans l’espace public. «La DGSN a acquis des centaines de nouvelles voitures qui entreront bientôt en service», dévoilait ainsi le quotidien dans son édition du 28 août. Une décision justifiée par les «dangereux dysfonctionnements touchant le parc automobile de la police», constatés par Hammouchi selon le quotidien. .

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Un renouveau appuyé par des  chiffres

En juillet dernier, nos confrères du le360.ma dévoilaient un premier bilan chiffré du plan Hammouchi pour «booster les prestations de la police». Dans ce dernier, le site d’informations relayait que, pendant la période du 15 mai au 30 juin, pas moins de 44 223 personnes ont été arrêtées pour diverses infractions criminelles ou trafics de drogues. Un chiffre conséquent qui venait s’ajouter à celui sur « l’effort de moralisation de la fonction de police, par le biais de l’opération « Mains propres », menée par le nouveau directeur de la DGSN  la campagne d’assainissement menée à grande échelle s’est soldée par 259 sanctions disciplinaires» Ce chiffre comprend :
– 5 révocations
– 32 blâmes
– 79 avertissements
– 58 stages de motivation et d’orientation
– 16 fonctionnaires suspendus pour corruption ou démêlés judiciaires

Une coopération avec d’autres services

Sous Hammouchi, la DGSN s’est dotée d’une nouvelle organisation. En septembre 2015, Telquel a pu s’entretenir avec Abdelhak Khiame, directeur de la BCIJ, le « FBI » marocain. Ce dernier nous confiait que le fait d’avoir un seul interlocuteur, en l’occurrence le directeur à la fois de la DGST et de la DGSN favorisait  l’efficacité. «Nous avons d’ailleurs constitué des équipes mixtes composées d’éléments de la BNPJ, de la DGSN et du BCIJ. Le directeur général rencontre ses équipes et suit l’évolution d’une affaire en direct. C’est un avantage. Lui est un homme intègre, qui travaille pour l’intérêt général » concluait-il.

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