Benkirane: "Le roi m'a reproché de ne pas avoir fait le nécessaire" sur le dossier Amendis

Le chef du gouvernement ne compte pas résilier le contrat avec Amendis comme les habitant de Tanger l'ont réclamé.

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Crédit: Rachid Tniouni
Crédit: Rachid Tniouni

Le gouvernement ne compte pas résilier le contrat avec Amendis, mais revoir les contrats entre les collectivités territoriales et cette société, ainsi qu’avec Redal. C’est l’annonce phare que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a fait lors de son grand oral devant la première chambre mardi 17 novembre. Il n’existe, selon lui,  aucune société marocaine capable d’assurer ce service. Résilier le contrat avec Amendis obligerait les autorités à chercher une autre société et payer 2 milliards de dirhams à Amendis pour frais de résiliation, a déclaré le Premier ministre.

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Abdelilah Benkirane a révélé qu’il a reçu, suite aux manifestations de Tanger, un appel du roi à 6h du matin pour lui «reprocher de ne pas avoir fait le nécessaire» dans ce dossier. C’est suite à cet appel, que le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur ont fait le déplacement à Tanger afin de voir la situation avec Amendis.

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Une agence de régulation de la gestion déléguée

Le chef du gouvernement a assuré qu’il y avait plusieurs irrégularités dans la gestion d’Amendis. Pour autant, il n’a parlé que du problème des compteurs. A cet effet, il a souligné le problème des compteurs utilisés par plusieurs familles qui fait vite monter la consommations à des tranches supérieures, ce qui donne des factures salées. Benkirane a assuré que le gouvernement a négocié une « réduction de l’introduction des compteurs à 1 000 ou 800 dirhams au lieu de 6 000 dirhams avant ». De plus, le chef du gouvernement a promis que plus de 20 000 factures ont été revues à la baisse suite au déplacement qu’il a fait avec le ministre de l’Intérieur. Des chiffres qui ne concordent pas avec les déclarations du directeur général  de Veolia Maroc. 

Ce dernier a déclaré que seuls 10 000 clients étaient concernés par les révisions des factures. De plus, il précise que la majorité des factures, soit 80% , ne dépassent pas les 300 dirhams. « Il y a très peu d’erreurs dans les factures comme attestent les vérifications que nous avons menées sous le contrôle des autorités délégantes. Nous avons en moyenne moins de 0,1% de factures erronées »,explique-t’il. « C’est le contexte post électoral qui a politisé la question de gestion déléguée dans le Nord » a-t’il ajouté.

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Le député PAM Abdellatif Ouahbi a proposé de créer une agence de régulation conformément à l’article 159 de la constitution. Cette agence permettrait la non politisation de ce genre de dossier. Mais un député UC a souligné de sa part que le problème n’est pas la gestion délégué, mais le manque de contrôle. Pour appuyer son argumentaire, il a donné l’exemple des télécommunications, un secteur qui marche bien selon le député. Pour lui, ce succès est dû à la présence d’une agence de tutelle, en l’occurrence l’ANRT, qui veille au respect des cahiers de charge. Un modèle à transposer à la gestion déléguée en créant une agence qui jouera ce rôle de contrôle.

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