La femme de l’historien et défenseur des droits de l’Homme marocain Maâti Monjib a lancé samedi un appel au président français François Hollande pour qu’il « sauve la vie » de son mari en grève de la faim depuis 18 jours.
« Mon mari est en grève de la faim pour revendiquer la fin des harcèlements et la levée de l’interdiction de quitter le territoire marocain qui le frappe« , écrit Christiane Dardé-Monjib dans une lettre à M. Hollande dont l’AFP a reçu une copie.
« Je vous adjure, Monsieur le Président, de faire tout votre possible pour sauver la vie de mon mari« , ajoute-t-elle en affirmant que ce dernier est « visé en raison de ses positions critiques, notamment depuis son élection à la tête de l’association de défense de la liberté de la presse Liberté maintenant« .
M. Monjib, 55 ans, refuse de s’alimenter depuis le 7 octobre, jour où il lui a été notifié à l’aéroport de Casablanca son interdiction de quitter le territoire. Il devait se rendre en Norvège pour participer à un colloque scientifique.
Le médecin qui suit son état de santé a indiqué samedi qu’il souffrait de palpitations cardiaques répétitives et de « fortes céphalées, symptômes montrant que les neurones commencent à être touchés« .
M. Monjib avait appris dès le mois de septembre son interdiction de quitter le territoire. Le ministère de l’Intérieur avait ensuite indiqué le 19 septembre que cette interdiction de voyage « n’avait pas lieu d’être« .
Le même ministère était ensuite revenu sur sa position début octobre indiquant que l’interdiction était liée à une décision judiciaire faisant état d’irrégularités financières du temps où M. Monjib gérait le Centre Ibn Rochd d’études et de communication.
Ce centre avait fermé le 6 novembre 2014, les autorités ayant interdit plusieurs de ses activités qui consistaient à organiser des rencontres entre islamistes et laïques.
Plus de 50 organisations marocaines de défense des droits de l’Homme et environ 1.000 journalistes, académiciens et militants associatifs ont appelé les autorités marocaines à arrêter les « harcèlements » contre M. Monjib.
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