L’enfant syrien refoulé fin juin à l’aéroport de Casablanca et dont le sort avait ému le royaume est entré mercredi légalement au Maroc afin de rejoindre son père, marié à une Marocaine, a constaté un photographe de l’AFP.
Haider Jalabi, 10 ans, a atterri à Casablanca en provenance d’Istanbul, accompagné de Boutaïna Azzabi, la journaliste néerlando-marocaine qui l’hébergeait en Turquie. Ils ont été salués par des responsables marocains et ont emprunté un tapis rouge pour monter dans un véhicule officiel, sans faire de déclarations.
Après le décès sa mère en Syrie il y a plusieurs années, l’enfant avait vécu au Liban puis en Turquie. Il devait venir au Maroc rejoindre son père Bachar, un Syrien disposant d’un titre de séjour, présenté par les médias locaux comme un déserteur de l’armée de Damas.
Mais en juin, faute de pouvoir entrer sur le territoire marocain avec un titre de séjour valide, Haider était resté quatre jours dans l’aéroport avant d’être renvoyé en Turquie, selon des médias locaux. Il avait essuyé trois refus à sa demande de visa, d’après les mêmes sources.
Visa obligatoire pour les Syriens
Une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux avec le hashtag îMoroccoLetHaiderEnter (MarocLaisseEntrerHaider), emmenée par la journaliste Boutaïna Azzabi.
Dans une vidéo, le petit syrien s’était lui-même adressé au roi Mohammed VI pour lui demander son aide. «Pourquoi est-ce que ça se passe comme ça? Je suis juste un garçon de dix ans», disait-il.
Interpellé lundi sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar avait répondu que la requête de l’enfant et de son entourage avait été entendue: «Sa Majesté a donné des instructions pour faciliter son visa. Il sera parmi les siens mercredi si Dieu le veut».
Devant l’afflux de réfugiés fuyant les violences et les guerres, le Maroc a imposé des visas d’entrée aux ressortissants de certains pays arabes, dont la Syrie. Lors d’un discours fin août, le roi Mohammed VI avait indiqué que cette décision avait été prise «pour préserver la sécurité et la stabilité» du pays mais qu’elle ne devait pas «être perçue comme un comportement inamical».
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