Dans un communiqué rendu public le 5 septembre le ministre de l’Intérieur a annoncé un taux de participation de 53,67% lors des élections communales et régionales qui se sont tenues le 4 septembre. Un taux de participation même légèrement supérieur a celui des élections locales de 2009 qui était de 52,9%.
L’augmentation de ce taux pourrait être considérée comme un échec pour les voix ayant appelé au boycott, notamment le parti d’extrême gauche Annahj Addimocrati et les islamistes d’Al Adl Wal Ihssane, qui ont activement appelé les citoyens à bouder les urnes.
Un communiqué commun des partis de la majorité gouvernemental, publié samedi 5 septembre, ne manque d’ailleurs pas de féliciter ses composantes du taux de participation « qui exprime l’augmentation continue de la confiance en les institutions » du pays.
Pour autant, le secrétaire général d’Annahj, Mustapha Brahma, maintient sa position. « Alors que le gouvernement a fait la promotion de la Constitution et que l’État marocain a fait celle des élections, le taux de participation a connu une faible augmentation. Il faut se rappeler que le taux de participation est calculé en fonction des personnes inscrites sur les listes électorales. Cela signifie qu’environ huit millions de personnes ont voté alors que 28 millions de personnes sont en âge de voter » analyse le leader d’Annahj, pour qui «le taux de participation réel se situe autour de 25 ou 26% ».
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Omar Iherchane, membre du cercle politique du mouvement Al Adl Wal Ihsane, qui a également appelé au boycott abonde dans le même sens : « si l’on prend le chiffre de l’ensemble des Marocains de l’ancien recensement car le ministère n’a pas encore publié les résultats du recensement de 2015 concernant le nombre de citoyens dépassant les 18 ans qui est de 26 millions. Le taux de participation reel est donc de 29,5% ».’
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Des résultats « attendus »
En ce qui concerne le résultat des dernières échéances électorales, Mustapha Brahma estime qu’ « ils étaient attendus ». Mais il regrette que « rien ne change si un parti prend la place de l’autre ». Pour rappel, Annahj Addimocrati a boycotté toutes les élections depuis sa création, en 1997. Un boycott qu’Annahj Addimocrati entend poursuivre si « l’État ne confère pas automatiquement le droit de vote aux personnes de 18 ans sur la base de la Carte d’identité nationale ». Le parti a tendance marxiste-léniniste milite également pour que les « collectivités territoriales soient dotées de réels pouvoirs et ne dépendent plus de la tutelle du ministère de l’Intérieur ».
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Pour rappel, lors des élections communales, le PJD a quadruplé son score électoral et dispose d’une avance confortable dans les villes de Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, Tétouan, Agadir, Fès et Kenitra. Pour le PJD, la participation au scrutin a été au contraire importante, conférant une victoire que la parti estime populaire. « Les gens ont choisi la lampe parce qu’ils l’apprécient (…) on s’habitue à nous de plus en plus« , avait triomphalement affirmé Abdelilah Benkirane le soir du vote, devant les médias.
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