Une journée consultative s’est tenue le 16 juin dernier à Rabat, réunissant les différentes associations de défense des personnes handicapées. Le constat établi par ces dernières est alarmant : une infime partie (environ 0,1%) de la population en situation de handicap va bénéficier du fonds de cohésion sociale en 2015. L’Union nationale des associations œuvrant dans le handicap mental (UNAHM) dénonçait déjà en juin dernier les retards de versement des aides 2013, organisant même un sit-in devant le Parlement.
Alors que les précédentes subventions pour la scolarisation des enfants handicapés provenaient du budget du ministère du Développement social, celles de 2015 seront, pour la première fois, issues du fonds de cohésion sociale. Si elles sont rehaussées à 25 millions de dirhams, contre 16 millions en 2014, l’UNAHM précise dans un communiqué que ces subventions ne serviront qu’à 2 500 personnes. Une part infime des deux millions de personnes en situation de handicap que compte le royaume.
Pour information, l’État ne verse pas directement l’aide aux personnes atteintes de handicaps, mais passe des conventions annuelles avec les associations sur la base d’une liste de bénéficiaires fournie par ces dernières.
300 bénéficiaires bientôt à la rue
La somme allouée ne représente pourtant que 1 % du fonds de cohésion sociale, ce que regrette l’UNAHM. De plus, le montant des frais de scolarisation aurait été estimé (à la baisse) uniquement par le ministère, sans aucune consultation préalable des associations. Les subventions s’établiront donc entre 824 et 1 200 dirhams mensuels.
De plus selon la présidente de l’UNAHM, Sabah Zemmama Tyal, « 300 bénéficiaires des aides vont se retrouver à la rue du fait de la mauvaise communication entre le ministère et les associations », car ils ne pourront plus souscrire aux aides qui leur sont actuellement fournies. Elle s’inquiète de voir le drame de Fouzia, la jeune handicapée violée par son neveu, se reproduire.
En conclusion de son communiqué, l’UNAHM « appelle les pouvoirs publics à prendre des décisions concrètes concernent la situation de handicap mental, et le ministère de tutelle à collaborer avec l’UNAHM et la société civile ». L’Union appelle notamment le gouvernement à inclure dans la loi de Finances 2016 un financement pour le protocole de prise en charge de toutes les personnes en situation de handicap.
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