Les associations qui viennent en aide aux personnes en situation de handicap mental sont toujours en colère aujourd’hui. En décembre dernier, elles ont organisé un sit-in devant le parlement pour défendre le droit des personnes en situation de handicap et réclamer l’attention du ministère de tutelle sur le manque de financements pour les prendre en charge. Mais quatre mois plus tard, la situation n’a toujours pas bougé, d’après l’Union nationale des associations œuvrant dans le domaine du handicap mental (UNAHM).
Ainsi, le mouvement menace de boycotter les prochaines élections si leurs revendications ne sont pas écoutées. D’après ses calculs, en comptant les handicapés en âge de voter, leurs proches ainsi que leurs encadrants et les responsables d’associations, deux millions de personnes seraient prêtent à ne pas voter pour se faire entendre.
Le problème de fonds que l’UNAHM dénonce : le manque de moyens. En effet, seuls 3 % des 347 000 personnes en situation de handicap mental sont prises en charge. L’Etat ne leur verse pas directement une aide mais passe des conventions annuelles avec des associations sur la base d’une liste de bénéficiaires. Mais là aussi le bât blesse : les subventions 2015 n’ont toujours pas été versées et « certaines associations peinent même à recevoir les aides de 2013 », nous explique-t-on à l’UNAHM.
Méfiance du ministère ?
Parmi les revendications : que l’Etat revoit ce système de convention et qu’il s’engage à assurer une prise en charge de qualité à toutes les personnes concernées. « Les aides ne sont adressées qu’aux personnes indigentes mais tous les handicapés mentaux ne sont pas indigents », explique une membre de l’UNAHM.
Aussi, le collectif aimerait que les associations concernées soient davantage prises en considérations, et préconise une approche davantage participative. En décembre dernier, Sabah Zemmana, présidente de l’UNAHM, nous expliquait en effet que d’après elle, les associations pâtissent d’une méfiance de la part de la ministre de la Solidarité Bassima Hakkaoui : « Elle doute de la bonne utilisation des subventions, ses services nous disent qu’on paye trop nos éducateurs alors qu’ils sont payés 3 000 dirhams, il nous disent qu’il faut revoir la prise en charge à la baisse », nous avait-elle raconté.
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