Le Maroc a annoncé, à travers un communiqué publié le 26 mars par le ministère des Affaires étrangères, sa participation aux frappes lancées par l’Arabie Saoudite contre les positions houthistes au Yémen afin de défendre la « légitimité » du président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi. Une intervention qui s’inscrit dans une longue tradition d’interventions militaires marocaines à l’étranger. Rétrospective.
1960, première intervention à l’étranger au Congo-Kinshasa
La première intervention des forces marocaines à l’étranger remonte en 1960. Cette année-là, Mohammed V reçoit le premier ministre congolais Patrice Lumumba dont le pouvoir est mis en peril suite à l’incursion de séparatistes du Katanga. Solidaire, le souverain envoie un contingent des FAR qui rejoint, en juillet 1960, les troupes de l’ONU dans le cadre de l’opération des Nations Unies au Congo, qui doit protéger le pays des attaques des rebelles.
Les forces marocaines et algériennes côte à côte pour la guerre du Kippour
En 1972, le chef d’état-major de l’armée égyptienne Saad El Shazly est en visite au Maroc. La raison de cette visite ? L’Egypte souhaite reconquérir le plateau du Sinaï que le pays a perdu durant la guerre de Six jours face à Israël. Après avoir entendu le plan du général El Shazly, Hassan II lui assure que « les forces armées marocaines sont à votre disposition ». Les militaires marocains ne seront néanmoins pas envoyés au Sinaï mais sur le plateau du Golan où elles combattent aux côtés des forces syriennes sous le commandement du général Sefrioui. Les troupes marocaines seront d’ailleurs les premières à engager l’armée israélienne au Golan. En tout, 5 500 militaires marocains ont été impliqués dans ce conflit. On note que 10 ans après la guerre des Sables, des forces armées marocaines et algériennes ont combattu dans le même camp. Cette guerre a duré 19 jours.
Retour au Congo pour la deuxième guerre de Shaba
En pleine guerre froide, le Front national de libération du Congo, un groupe séparatiste soutenu par les régimes communistes angolais et cubains, envahit la région du Shaba (aujourd’hui Katanga) dans ce qu’on appelait alors le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo). Le pays de Mobutu réclame l’assistance des armées françaises et belges mais des forces africaines combattent également aux côtés du Zaïre. Parmi elles, des troupes marocaines composés d’éléments de la Brigade légère de sécurité, un groupe blindé (M113) et des commandos de la 1e Brigade d’infanterie parachutiste.
Le Maroc, dans la « Tempête du désert »
Lors de l’opération « Tempête du Désert » menée par les Etats-Unis pour mettre fin à l’invasion du Koweït par l’Irak, les troupes marocaines font partie 670 000 soldats envoyés par les 28 pays de la coalition. Certaines sources font état de la participation de 17 000 soldats marocains.
« Ramener l’espoir » en Somalie
A la fin de la guerre froide, les Etats-Unis décident, conjointement avec les Nations Unies, d’intervenir en Somalie où la guerre civile fait rage. L’opération nommée « Restore Hope » voit la participation de 1 250 soldats marocains. Le contingent est divisé, selon le mensuel Zamane en deux catégories : médico-social civil et militaire. Le contingent médical se distingue par ses performances : « Les premiers jours de l’installation, l’hôpital marocain a accordé des soins et des consultations à plus de 6 500 personnes […] Au total 30 0000 Somaliens ont été soignés » indique le chercheur en sciences politiques Abdellah Saaf cité par le magazine. Le contingent militaire participe néanmoins aux combats. Un chef de corps marocain perd d’ailleurs la vie durant la bataille de Mogadiscio.
Quinze ans au Kosovo
Autre intervention placée sous l’égide de l’ONU, celle effectuée en Bosnie en 1995. Cette année-là, le Maroc rejoint les forces de l’OTAN placée sous le mandat de l’ONU. Le contingent est composé de 2 000 soldats pour ce qui constitue la première intervention du Maroc en Europe.
Quatre ans plus tard, c’est au Kosovo que l’armée marocaine intervient, encore une fois sous le mandat de l’ONU, afin de mettre fin aux violences interethniques qui frappent le pays. Les forces marocaines ne se sont retirées du Kosovo qu’en 2014, après 15 ans de service. 11 000 Marocains ont servi au Kosovo durant cette mission.
Le Maroc en renfort de Gbagbo
La Côte d’Ivoire est secouée par une crise interne en 2003. Le président Laurent Gbagbo doit faire face à une rébellion dans le nord du pays ce qui pousse le Conseil de l’ONU à intervenir et à lancer l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Le royaume envoie 726 militaires en Afrique de l’Ouest.
Dans la coalition internationale contre Daech
Le 26 novembre 2014, le New York Times annonce que le Maroc a envoyé des chasseurs F-16 des FAR afin de participer à des opérations contre les bases de l’Etat islamique. Au total, ce sont six F-16 marocains qui participent à ces missions. Cloués au sol pendant plusieurs semaines après la capture d’un pilote jordanien par Daech (il a finalement été brûlé vif par l’EI le 3 janvier), les avions marocains ont finalement repris leurs offensives sous le commandement des Emirats arabes unis. Ce sont ces mêmes F-16 qui participent actuellement aux frappes sur les positions houthistes au Yémen.
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Au lieu de « de défendre la « légitimité » du président yéménite », Amir El Mou’minine Mohamed 6 devrait plutôt utiliser son armée à combattre Israël et aider les Palestiniens à recouvrer leur pays spolié! Cette mission est beaucoup plus noble. Mais on connait maintenant les relations du Maroc avec Israël, surtout après les révélations d’un journal israélien sur l’aide du Mossad à Feu Hassan II pour assassiner l’opposant Ben Barka!