Créée en février 2005, la plate-forme de partage de vidéos, qui a rapidement été rachetée par le géant Google, est devenue l’un des sites les plus populaires du web. Son succès n’a pas épargné le royaume ; YouTube est l’un des sites les plus visités par les Marocains. Trônant à la troisième place des sites les plus visités dans le pays, après Google et Facebook, YouTube sert de relais pour certaines des actualités les plus marquantes du royaume. Et parfois, ce sont des vidéos postées sur la plate-forme qui créent l’actualité en devenant virales. Déclarations de politiciens, clips vidéo, discours royaux ou encore prédicateurs du dimanche… Florilège de succès vidéo bien de chez nous.
1. Les premières fleurs du printemps marocain
« Je suis marocaine et je vais sortir manifester ce 20 février, parce que je veux un Maroc sans hogra et sans distinction entre les gens », déclare une jeune femme face à la caméra, suivie par plusieurs autres citoyens annonçant le Mouvement du 20-Février en 2011. Des hommes et des femmes issus de tous les âges, qui revendiquent leurs droits, crient au ras-le-bol, annonçant via les réseaux sociaux, et notamment YouTube, le début des manifestations qui ont constitué le Printemps marocain. Et qui ont été suivies par le discours de Mohammed VI, le 9 mars, annonçant la rédaction d’une nouvelle constitution.
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2. The very best of Hassan II
Deux millions de vues pour cette vidéo compilant plusieurs entretiens avec Hassan II. Israël, la prison secrète de Tazmamart ou encore les rapports du Maroc avec l’Algérie, les répliques pleines de panache dont le souverain avait le secret font le buzz. En darija, arabe, français et anglais, Hassan II suscite toujours autant de fascination chez les Marocains et reste l’une des stars incontestables de YouTube au Maroc.
3. Le coup d’État de Skhirat
FAR Maroc, l’incontournable compte des vidéos sur l’histoire du Maroc, enregistre des millions de vues. Parmi ses vidéos les plus populaires, celle qui retrace la tentative de coup d’État de 1971. Cette vidéo, qui compile plusieurs extraits autour de la première tentative de coup d’État contre Hassan II, dévoile des images d’échanges de tirs qui ont eu lieu à Rabat. La vidéo montre ensuite des extraits de la conférence de presse tenue par Hassan II juste après les événements. La vidéo a dépassé les 700 000 vues.
4. Sina superstar
C’est le buzz de 2013. Sortie de nulle part, Sina, native de Marrakech, publie une vidéo dans laquelle elle chante (faux) et se trémousse sur des rythmes mal arrangés. La vidéo devient vite virale, suscitant moqueries et menaces. La nouvelle star de YouTube aurait même été agressée par des mécontents à Marrakech. Son succès lui a néanmoins valu quelques passages en radio. Depuis, Sina a tenté plusieurs come-back avec d’autres clips vidéo qui ont laissé les internautes plus ou moins indifférents.
5. Métier ? P.P.H. (Prédicateur-rappeur-humoriste)
Que serait le web sans notre prédicateur national ? Chekhsar s’est décidément essayé à tout : au rap, mais aussi à l’humour jusqu’à devenir un cheikh qui dicte le bon et le mauvais aux abonnés de sa chaîne. En 2014, il publie une vidéo où, sur des images filmant les derrières de femmes sur les avenues de Rabat à leur insu, il explique que ces dernières sont responsables de harcèlement envers les hommes. Il fera le fier un moment en argumentant sa théorie avant de se confondre en excuses après que des mouvements féministes aient porté plainte.
6. Le Robin des bois de Targuist
En 2007, le mystérieux sniper de Targuist, originaire d’Al Hoceima, s’affaire à filmer des gendarmes en flagrant délit de corruption. Postés au bord d’une route, ils ponctionnent les conducteurs sans vergogne. Les vidéos, publiés sur YouTube, deviennent vite virales, pointant du doigt les maux des forces de sécurité marocaine. Anonyme dans un premier temps, Mounir Agueznay révèle finalement son identité au magazine Hespress en 2012 et revient sur ses penchants politiques et le succès rencontré par ses vidéos. Depuis, ses vidéos ont fait des émules et créé des vocations : les « snipers » marocains se sont multipliés sur YouTube, et plusieurs membres des force de l’ordre ont été arrêtés.
7. L’étoile de la pop marocaine
44 millions de vues pour l’ex-candidat de l’émission Super Star en 2007. Avec son titre Enty, sorti en 2014, le chanteur marocain bat tous les records. Le clip, posté sur le compte de son producteur DJ Van, a rejoint le panthéon des vidéos les plus vues d’artistes issus du Maghreb et du Moyen-Orient. Au début de l’été 2014, Enty devient un hymne tournant en boucle sur les ondes marocaines mais aussi dans l’ensemble des clubs du royaume et de la région, ce qui hisse le jeune chanteur au rang de superstar du monde arabe.
8. Chabat ? Complotiste ? Jamais !
En juillet 2014, dans l’enceinte du parlement, Hamid Chabat accuse le PJD d’être soutenu par le Mossad puis de financer l’organisation terroriste Daech. L’argument du chef du parti de la balance repose sur une liste de personnalités qui financerait le califat, et publiée, toujours selon Hamid Chabat, par un journal américain.
9. L3ab dial raja, 7a9i9i !
« Et, L, A, T, Le Prasson » épelle un écolier quand on lui demande de lire le mot « Zidane » sur un t-shirt. Filmée par un amateur en 2012, la vidéo fait le tour des réseaux sociaux et enregistre des millions de vues. L’expression « Le Prasson », qui ne veut rien dire au départ, est reprise dans les campagnes publicitaires et l’enfant est même embauché dans plusieurs publicités. On peut dire que le Prasson a lancé la culture du buzz et sa récupération commerciale au Maroc.
10. Benkirane, roi des dancefloors
Qui a dit que Abdelilah Benkirane n’avait pas le sens du rythme ? Publiée en février 2014, une vidéo montre le chef du gouvernement en train de danser avec son petit-fils. La vidéo dépassera vite les 400 000 vues et suscites des réactions entre attendrissement et indignation pour violation de sa vie privée. Si la vidéo connaît un franc succès, on ignore comment elle a pu fuiter pour se retrouver sur les réseaux sociaux.
Bonus : Frotte-moi le nez
Hek Lili Nifi est le buzz de ce début d’année 2015. Quand une bande de potes a décidé de parodier l’un des hits du moments, à savoir Shekini du duo nigérian P-Square, ils ne se doutaient sûrement pas que leur vidéo allait largement dépasser en nombre de vues l’originale ou encore que le duo international allait faire du play-back sur leur parodie avant de la poster sur les réseaux sociaux. « Barbapappa » de leur nom fait le tour des radios et des télés marocaines afin d’entonner leur tube. Ils ont, au moment où nous publions, dépassé les onze millions de vues.
Saad lamjarred je veux bien, mais sina??? C’est une troll déguisée qui a apparemment réussi sa mission: attirer le plus de monde possible.