Encore une salle de cinéma en moins pour le Maroc. Le théâtre espagnol de Tétouan va fermer à la fin du mois de février, annonce l’agence espagnole EFE. Le bâtiment est l’un des derniers symboles du protectorat espagnol dans la ville, l’information est donc largement reprise par la presse espagnole.
Construit dans les années 1930, le théâtre a accueilli des spectacles de flamenco pendant des années, avant d’être converti en cinéma dans les années 1950, avec une capacité de 1 000 spectateurs. Mais le nombre des entrées est aujourd’hui trop faible, alors les propriétaires ont décidé de fermer El teatro español et de ne garder que l’autre (et maintenant unique) cinéma de la ville, Cine Avenida.
« Nous avons supporté l’indicible, nous avons tenté de conjuguer culture et commerce, baissé le prix des entrées, mis la salle en location et d’autres choses mais il n’y a rien à faire : avec le piratage, ce n’est pas rentable », explique à l’EFE Noureddine Boudih, un des membres de la famille à qui appartient le cinéma depuis 1974. D’après lui, l’État ne lutte pas assez contre le piratage des films. Il regrette aussi ne pas recevoir d’aides et subventions publiques.
Une mobilisation s’est organisée contre la fermeture du lieu. Une page Facebook et une pétition sur Internet ont été mises en place. Mais aucune solution pour rendre pérenne l’activité du cinéma n’a encore été trouvée.
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La clôture du lieu s’inscrit dans la longue liste des fermetures de salles de cinéma dans le pays. Il y a vingt ans, 191 salles étaient ouvertes, contre seulement 26 aujourd’hui. Le nombre a commencé à diminuer à partir de 1971. Inévitablement, le nombre d’entrées annuelles a aussi chuté, passant de 19 millions il y a vingt ans à 1,8 million maintenant.
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