L’ONU et le Maroc se rapprochent. En marge de la visite du ministre des Affaires étrangères italien, Paolo Gentolini, le chef de la diplomatie marocaine a évoqué le sujet d’une éventuelle visite de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, Christopher Ross, ainsi que celle de la représentante spéciale de l’ONU, Kim Bolduc. A ce sujet, Salaheddine Mezouar a indiqué que les deux responsables onusiens étaient les « bienvenus ». Pourtant, on s’en souvient, le ministre des Affaires étrangères déclarait en septembre 2014 dans les colonnes de Al Ahdath Al Maghribia que le Maroc attendait toujours du médiateur américain des « éclaircissements sur les limites de sa mission », des « réponses écrites » au questionnaire qui lui avait été soumis officiellement le 18 juin 2014 à New York. Un questionnaire auquel l’envoyé onusien n’a semble-t-il, toujours pas répondu.
Et si Christopher Ross est désormais le bienvenu, c’est, a précisé Salaheddine Mezouar, suite aux « clarifications données au roi ».
Le ministre des Affaires étrangères fait référence à la conversation téléphonique entre le roi Mohammed VI et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Au menu de cette discussion, qui a eu lieu le 22 janvier, la lutte contre le terrorisme et le Sahara. Le secrétaire général onusien a déclaré « qu’il a pris dûment compte des commentaires et observations du Maroc et a donné des assurances fermes quant à la neutralité, l’objectivité et l’impartialité des responsables de l’ONU » tout en précisant « que la Minurso poursuivra sa mission dans le respect strict de son mandat actuel », selon le communiqué du palais royal relayé par la MAP.
Pas d’élargissement du mandat de la Minurso ?
Une conversation qui semble donc indiquer que l’organisme international ne prévoit pas de proposer un élargissement du mandat de la Minurso. Et à l’issue du mandat de cette dernière en avril prochain, Ban Ki-moon devrait remettre un rapport dans lequel il livrera d’éventuelles recommandations à l’ONU.
Rappelons que le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 29 avril 2014, une résolution prorogeant d’une année supplémentaire le mandat de la mission de l’ONU au Sahara (Minurso) sans inclure de mécanismes d’observations des droits de l’Homme. Pourtant, dans une première version du rapport de la Minurso présentée le 10 avril 2014, Ban Ki-moon avait souligné la nécessité de surveiller de manière « durable, indépendante et impartiale » les droits de l’Homme dans la région. En réaction, Mohammed VI avait appelé le secrétaire général onusien et avait insisté sur l’« impératif de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis par le Conseil de Sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l’implication de l’ONU et d’éviter les approches partiales, et les options périlleuses ».
Et le royaume avait obtenu gain de cause, puisque la résolution votée quelque jours plus tard se contentait « d’encourager les parties prenantes à travailler avec la communauté internationale pour élaborer et appliquer des mesures crédibles et indépendantes visant à assurer le plein respect des droits de l’Homme».
Lire aussi : Droits humains VS Sahara marocain: le deal américain de notre diplomatie
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer