Ridley Scott censure 5 secondes de son film pour satisfaire le Maroc

Le centre cinématographique marocain a finalement accordé, le mardi 6 janvier le visa d’exploitation au film Exodus de Ridley Scott. Il sera diffusé dans les salles à partir de ce mercredi 7 janvier.

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Une affiche publicitaire du film Exodus à Rabat.
Une affiche publicitaire du film Exodus à Rabat. Crédit: Fadel Senna/ AFP

Après avoir été interdit des salles de cinéma, le film Exodus Ridley Scott : Gods and kings est de nouveau dans les salles de cinéma. Le centre cinématographique a finalement accordé le visa d’exploitation à ce film après que la commission de visionnage se soit penchée sur une nouvelle copie du film envoyée par Ridley Scott.

Toutefois, le centre cinématographique a délivré le visa d’exploitation à ce film sous réserves. D’après un communiqué du CCM, le réalisateur Ridley Scott ainsi que la société de production FOX, ont accepté de « supprimer deux passages sonores (d’une durée de cinq secondes) qui faisaient allusion à la personnification divine ».

Dans ce même communiqué, le centre cinématographique justifie ce qu’on peut qualifier de censure qu’il a exercé à l’encontre de cette œuvre en affirmant que « dans aucun pays au monde, y compris les pays démocratiques, les cinéastes ont le droit de tout dire et de tout montrer au nom de la sacro-sainte « liberté de création ».

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« La censure n’existe plus au Maroc depuis 15 ans »

Pour rappel, le film Exodus : Gods and kings était sorti en salles au Maroc le 24 décembre mais a été déprogrammé le même jour. Hassan Belkady, exploitant du cinéma Rif nous avait confié qu’il avait reçu des menaces des équipes du CCM si la projection d’Exodus était maintenue.

Pour le directeur du centre cinématographique, Sarim Fassi Fihri, il n’y’a eu aucune censure concernant ce film. « Le terme de censure n’existe plus au Maroc depuis 15 ans. Le film présente un sujet sensible et des propos qui peuvent être qualifiés de blasphématoires qui sont contraires à la loi relative à l’organisation de l’industrie cinématographique ». Et d’ajouter que « ces débats sur la religion dans l’art existent également en occident ».

Pourtant, dans l’article 8 de la loi 20-99 relative à l’organisation de l’industrie cinématographique il est spécifié : « la commission de visionnage des films cinématographiques veille au refus de visa ou à la coupure dans le contenu des films cinématographiques qui présentent des scènes contraires aux bonnes mœurs ou préjudiciables aux jeunes ou à l’interdiction aux mineurs de seize ans d’assister à la projection des films ». Dans aucun cas, l’article n’évoque le blasphème.

Parmi les cinémas où le film sera projeté, figurent le cinéma Rif à Casablanca, le cinéma La Renaissance à Rabat et le cinéma Colisée à Marrakech. Le long-métrage de Ridley Scott est interdit au moins de 12 ans afin «  de préserver le public jeune des scènes de guerre » selon Sarim Fassi Fihiri

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