Le Conseil du gouvernement a adopté le 30 octobre un décret introduisant une aide directe aux veuves. Pour être éligibles au dispositif, les femmes devront prouver leur précarité par leur inscription au Ramed ou par un certificat d’indigence. Aussi, seules les femmes ayant un ou des enfants à charge pourront en bénéficier. L’aide est de 350 dirhams par enfant âgé de moins de 21 ans, plafonnée à 1 050 dirhams. La limite d’âge est supprimée en cas d’enfant handicapé.

Autre condition : les enfants doivent être scolarisés ou inscrits dans un formation professionnelle, un critère bien choisi pour Béatrice Beloubad, directrice de SOS Villages d’enfants au Maroc. « Cela me parait être une priorité parce que quand il y a le décès du chef de famille, la première des choses que vont faire ces femmes, surtout lorsqu’elles ne travaillent pas, c’est qu’elles déscolarisent les enfants», nous explique-t-elle.

Parfois, ces femmes se retrouvent du jour au lendemain à la rue, rejetées par leur belle-famille. Aussi, « elles sont soumises au regard critique de la société, on les regarde avec méfiance parce qu’elles élèvent seules leur enfant et qu’on ne connaît pas leur statut, s’il s’agit d’une mère célibataire ou pas», nous raconte Béatrice Beloubad qui mène des programmes de prévention pour éviter que ces femmes abandonnent leurs enfants. « Il ne faut pas que ces enfants grandissent les rangs des orphelinats déjà pleins », alors ces veuves reçoivent des aides financières de la part de l’association (fournitures scolaires, assurance scolaire etc.).

Environ 300 000 femmes pourront bénéficier de l’aide de l’Etat, prévue depuis plus de dix mois dans le projet de loi de finances 2014.