Un détenu salafiste décède suite à une grève de la faim

Un détenu salafiste est décédé suite à une grève de la faim. C'est la deuxième fois en moins d’un mois qu'un prisonnier meurt derrière les barreaux.

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Image d'illustration. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Quelques jours après le décès en prison du militant de gauche Mustapha Meziani après une grève de la faim (pour dénoncer son refus d’être inscrit à l’université, mais aussi sa détention qu’il jugeait « arbitraire »), un autre détenu vient de succomber des mêmes raisons. Cette fois-ci, c’est un prisonnier salafiste du nom de Nabil Janati qui est décédé mercredi soir, après avoir été admis il y a un mois en réanimation au CHU Ibn Sina de Rabat. Il avait choisi d’entrer en grève de la faim, depuis plus de 40 jours, pour dénoncer sa condamnation.

Dans un communiqué publié 21 août, l’administration pénitentiaire précise que Nabil Janati « souffrait depuis son incarcération de troubles psychiques », rajoutant qu’un traitement lui a été prescrit par le médecin de l’administration.

Un malade mental condamné pour terrorisme

Nabil Janati était emprisonné depuis le 7 novembre 2012 à la prison locale Salé II pour constitution de bande terroriste. Avant cela, il avait été radié des rangs militaires en raison de sa maladie mentale.

« Malgré cela et alors même que l’État savait que Nabil Janati était une personne instable, il a été condamné à la prison pour accusations de terrorisme », précise Mahjouba Karim, membre de la section de l’AMDH de Salé. Suite à cela, le détenu était entré en grève de la faim et son état avait continué à se dégrader, jusqu’à entrer dans un coma, suite auquel il a été admis au service des soins intensifs.

L’État refuse de dialoguer avec les grévistes de la faim

D’autres prisonniers sont toujours en grève la faim. « Nous déconseillons fortement aux détenus de procéder à cette forme de contestation parce qu’il n’y a pas moyen de dialoguer avec l’État », nous explique une source de l’AMDH.

Effectivement, malgré toutes les grèves de la faim, l’État n’entre à aucun moment en dialogue avec les prisonniers qui se disent être condamnés pour des raisons politiques. Derrière les barreaux, l’administration se contente de transférer le gréviste de la faim au centre hospitalier le plus proche où il finit par succomber.

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