Le sixième rapport sur les médias sociaux dans le monde arabe, publié le 25 juin 2014 par la Mohamed Bin Rashid School of Government, révèle les préférences des usagers en termes d’utilisation des médias sociaux, avec un focus particulier sur Facebook, Twitter, et LinkedIn.

Facebook, roi des réseaux sociaux

Les Maroc compte 7 millions d’inscrits sur Facebook, correspondant à un taux de pénétration de 21,7 %. Cela en fait le troisième pays dans le monde arabe en nombre d’utilisateurs, loin derrière l’Egypte avec près de 20 millions d’utilisateurs, et talonnant de près l’Arabie Saoudite, où les utilisateurs sont au nombre de 8,4 millions.

Au-delà du nombre d’utilisateurs de Facebook au Maroc, c’est l’analyse de leur profil qui se révèle intéressante. Le Maroc est en effet, après la Somalie, le pays où la moyenne d’âge des utilisateurs est la plus jeune, avec 77 % des inscrits ayant entre 15 et 29 ans, soit un chiffre au dessus de la moyenne régionale, qui se situe à 67 % de cette classe d’âge. Les utilisateurs de Facebook dans les pays arabes sont globalement plutôt jeunes. Dans la région, seuls le Koweït et les Emirats arabes unis disposent de 50 % d’utilisateurs âgés de 30 ans ou plus.

La parité, quant à elle, n’est pas à l’ordre du jour. Elle est même en recul. En 2014, seuls 31,75 % des utilisateurs de Facebook dans le monde arabe sont des femmes, contre 33 % en 2013. Avec 37 % d’utilisatrices, le Maroc est pourtant l’un des pays où le différentiel d’utilisation est le moins prononcé.

Quant à l’usage des langues, le français est largement prédominant au Maroc avec 75 % des utilisateurs qui publient dans la langue de Molière, alors que l’arabe et l’anglais ne sont utilisés respectivement que par 33 % et 13 % des internautes.

A peine 76 700 twittos marocains

Twitter est l’enfant pauvre des médias sociaux dans le monde arabe. Le total des utilisateurs pour les 22 pays concernés par l’étude se situe à 5 797 500 utilisateurs, soit moins que les utilisateurs de Facebook pour le seul Maroc. L’Arabie Saoudite domine ce réseau, comme les années précédentes, avec 40 % des utilisateurs arabes de Twitter provenant du royaume saoudien.

Les Marocains n’ont que peu d’engouement pour le site de microblogging, avec à peine 76 700 utilisateurs, soit un taux de pénétration de seulement 0,23 % de la population totale inscrite sur le site. Et ce chiffre est en baisse.

Encore une fois, si les pays arabes ne se distinguent pas par un accès égalitaire entre hommes et femmes sur Twitter, avec seulement 36,6 % d’utilisatrices féminines, le Maroc tire son épingle du jeu et se classe second, ex-aequo avec le Liban, les deux pays comprenant 48 % de femmes utilisatrices.

Dans toute la région, l’usage des langues est dominé par l’arabe, suivi par l’anglais. L’usage du français sur Twitter est statistiquement négligeable, contrairement à Facebook, ce qui s’explique par la faible présence d’utilisateurs francophones Twitter, et notamment ceux des pays du Maghreb.

LinkedIn plus populaire que Twitter

Moins grand public et plus élitiste, le réseau social professionnel LinkedIn agrège pourtant 8,5 millions d’utilisateurs dans le monde arabe, soit plus que Twitter. S’il est très prisé dans les pays du Golfe, les Marocains sont moins attirés par le réseau professionnel. Le Maroc enregistre l’un des plus faibles taux de pénétration, avec seulement 2,72 % de la population marocaine inscrite, ce qui reste cependant supérieur au taux de pénétration de Twitter.

Le Maroc est cependant une nouvelle fois le pays où l’utilisation de ce réseau par la jeunesse est la plus impressionnante, avec 84 % des utilisateurs âgés de moins 35 ans. La moyenne régionale se situe quant à elle à 68 % des utilisateurs de moins de 35 ans. En termes de parité encore une fois, le Maroc obtient un score honorable, avec 39 % d’utilisatrices féminines (plus que la moyenne régionale qui est de 29 %)

E-gov: Internet remplace le téléphone

Le rapport traite également des rapports qu’entretiennent les utilisateurs des médias sociaux dans le monde arabe avec les services que leurs gouvernements leur proposent en ligne.

Si l’étude ne porte pas sur l’utilisation dans chaque pays, elle livre une vision globale des habitudes des utilisateurs de ces services dans le monde arabe. Ainsi les moteurs de recherche sont la principale source d’accès aux informations gouvernementales, juste devant l’accès direct au portail gouvernemental concerné. Internet supplante les moyens traditionnels d’accès à l’information. Ainsi,  ils ne sont plus que 6,22 % des utilisateurs dans la région à contacter par téléphone leurs administrations.

Une majorité d’utilisateurs (57,42 %) ne renvoie jamais aux services gouvernementaux en ligne une évaluation de leur expérience d’utilisation. Lorsqu’ils le font, l’utilisation d’un formulaire en ligne arrive au premier rang, loin devant le formulaire papier classique.

Le e-gov a plutôt bonne presse. Il est vu comme une manière d’améliorer l’efficience, le coût, ou encore la réactivité des services publics, à court et à long terme.