A l’affiche. Le deuxième sexe

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Dans un douar reculé de l’Atlas, le rustre charbonnier Ouchen cherche à avoir un fils à qui transmettre le patrimoine familial. Seulement voilà, le ciel ne lui offre que des filles. Sous la pression d’une promesse faite à son père sur son lit de mort, Ouchen décide donc d’élever la dernière d’entre elles comme si elle était un homme. Ainsi naît Androman. La mascarade tient un temps, mais à l’adolescence la jeune créature est de plus en plus tourmentée par cette féminité qui bout en elle. Elle finit par tomber amoureuse de Mohand, le beau berger orphelin qui défend le droit des femmes de la tribu à hériter des terres aux côtés du fqih et contre les traditions de la jamaâ. Ce premier long-métrage de Azlarabe Alaoui, qui a reçu de nombreux prix dont le Prix du Jury au festival du film de femmes de Salé, est une véritable secousse pour le cinéma marocain. Une photographie léchée, des décors naturels bluffants et une caméra audacieuse servent avec merveille ce drame rural sur la condition des femmes à la campagne et les inégalités entre les sexes de manière générale. On regrettera seulement des prises de risque inutiles dans la mise en scène, ainsi que les traits forcés de certains personnages.

Androman de Azelarabe Alaoui, au Mégarama

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