Régularisation des migrants : où en est la deuxième campagne ?

En décembre dernier, le roi Mohammed VI lançait une nouvelle campagne de régularisation de migrants sans papiers. Cinq mois après, 20 000 demandes ont été déposées.

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Des immigrés attendent de pouvoir déposer leurs dossiers dans un des centres de régularisation ouverts pour la campagne.
Crédit. MAP

Le 12 décembre 2016, le roi Mohammed VI annonçait le lancement d’une nouvelle campagne de régularisation de migrants sans papiers. La deuxième après une première opération exceptionnelle en 2014, qui avait permis la régularisation de 25 000 migrants. Le 8 mars dernier, l’ex-ministre chargé de la migration, Anis Birrou, révélait que 18.281 demandes de régularisation d’étrangers en situation irrégulière avaient été déposées au niveau national. « Aujourd’hui, nous sommes proches des 20 000 demandes », confie à Telquel.ma Hicham Rachidi du groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers migrants (Gadem).

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Pour l’instant, difficile de savoir combien de démarches ont abouti. Il faut attendre 3 mois entre la date de dépôt des dossiers, et la réception d’une convocation dans l’un des 83 bureaux des étrangers sur le territoire national. Par exemple, les personnes en situation irrégulière déposant leur dossier en décembre 2017, dernier délai pour profiter de cette deuxième vague de régularisation, recevront leur convocation en mars 2018.

« La confiance est établie »

Lors de la première phase de régularisation, certains migrants ne s’étaient pas présentés dans les temps, pensant qu’il s’agissait d’un piège des autorités pour les localiser. C’est désormais de l’histoire ancienne. Avec le retour du Maroc à l’UA, le contexte est plus favorable qu’en 2014, estime notre interlocuteur. “La première campagne était une phase d’observation, maintenant la confiance est établie”, nous explique Hicham Rachidi. “L’accueil dans les bureaux des autorités locales se passe plutôt bien dans la majorité des cas, même si parfois c’est un peu plus difficile dans les zones frontalières”, continue-t-il.

L’intégration et la formation

Les personnes régularisées lors de la première opération ou en voie de régularisation, quant à elles bénéficient aujourd’hui d’activités rémunérées ou de formations qualifiantes. Selon Stéphane Gnako Yech, président de la Force africaine pour la solidarité et le développement (Fased), “les centres de formation professionnelle font un travail remarquable. Ils facilitent au maximum le traitement des dossiers des personnes souhaitant s’inscrire à une formation, avec ou sans papier.” Sur les 3000 personnes en phase d’insertions actuellement accompagnées par Fased, 480 ont obtenu un emploi grâce à l’aide du ministère chargé des affaires de la migration. “L’objectif du ministère est de faciliter l’intégration et la formation des migrants. Il faut leur permettre d’obtenir un diplôme” a-t-il ajouté.

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