Depuis août, l’usine de la Samir à Mohammedia a arrêté la plus grande partie de son activité, à cause des problèmes financiers qui la rongent. Renationalisation, rachat ou fermeture : l’issue de l’affaire reste encore inconnue. Mais d’après le délégué CDT Houssine Yamani, « plusieurs entreprises sous-traitantes auraient déjà commencé à licencier ». « Pour le moment, il s’agit d’environ 500 personnes mais le chiffre croit de jour en jour », nous assure-t-il citant « les entreprises Cim et Miesa par exemple », toutes deux restées injoignables ce 21 octobre.
Cim d’Equipement a pour activités l’instrumentation, le contrôle et la régulation industrielle. Miesa assure, entre autres, des activités de nettoyage industriel. Contacté par Telquel.ma au sujet des emplois indirects de la Samir, le ministère de l’Energie ne s’est pas encore s’exprimé.
Houssine Yamani s’inquiète : « Cela va tomber un de ces jours sur la tête des Samiriens ». Les salaires sont toujours versés et le gouvernement a promis que les 960 emplois de la raffinerie seraient maintenus, mais cela ne suffit pas à rassurer les salariés. Si l’usine devait fermer, leur replacement dans un autre secteur pourrait être difficile car il s’agit pour beaucoup d’entre eux d’ouvriers spécialisés.
« Nous n’avons aucune visibilité quant à notre avenir », nous raconte une responsable syndicaliste de la Confédération démocratique du travail (CDT) cette fois sous couvert d’anonymat. Mais, « Je ne crois pas que les travailleurs cherchent ailleurs. Nous n’envisageons pas ce scénario, et gardons espoir », nous assure-t-elle. Les salariés continuent de se rendre au travail tous les jours, même si la plupart des tâches ne sont plus à assurer. « Toute la journée nous ne parlons que de notre avenir », poursuit-elle.
L’entreprise est un employeur important dans la ville, qui vit en grande partie des activités de Samir. Alors, la société civile s’organise elle aussi, en participant aux sit-in par exemple, nous assure la syndicaliste qui précise : « Une quinzaine d’associations locales nous soutiennent. Et d’ailleurs, lors du sit-in que nous organisons le 22 octobre, des habitants de Mohammedia seront à nos côtés ». Les employés de la Samir, des hommes principalement, sont relativement jeunes (entre 25 et 45 ans pour la plupart), pour la majorité des pères de famille.
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