Effondrement à Casablanca: qui sont les responsables ?

Quatre jours après l’effondrement des trois immeubles à Casablanca, des questions subsistent. Qui sont les responsables du drame ?

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Les lieux du "drame de Bourgogne".
Les décombres des immeubles effondrés, à Casablanca. Crédit : Yassine Toumi

La justice a lancé une procédure pour déterminer les responsables du drame. Selon le quotidien arabophone Sahifat Annass, un juge d’instruction auditionne plusieurs responsables de la wilaya et du Conseil de la ville. Parmi eux, Mohammed Sajid, président du conseil de la ville et Yasmina Baddou, présidente de l’arrondissement d’Anfa.

Au début de la catastrophe, les premières informations qui avaient pu fuiter faisaient état de travaux de rénovation effectués au rez-de-chaussée d’un des trois immeubles. Le maçon aurait touché un des piliers des fondations, ce qui aurait fini par faire céder tout le bâtiment, entraînant avec lui les deux autres immeubles. Mais la responsabilité des dégâts ne peut être imputé au maçon uniquement.

La construction même de ces bâtiments pose problème. Lorsque ces blocs d’habitations ont été construits dans le quartier Bourgogne dans les années 1960, ils ne devaient pas dépasser un seul étage, et dans le cas où cela pouvait être possible, c’était sous condition de tout démolir pour reconstruire de nouveau. Sauf que les habitants des immeubles en question ont pu outrepasser ces réserves en obtenant des autorisations leur permettant de construire jusqu’à 5 étages. « Les rajouts d’étages se font via des particuliers et non des entreprises », explique Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat. D’où la difficulté pour le ministère de tutelle d’exercer un contrôle, au niveau des normes, sur ces constructions informelles. « D’ailleurs, en plus des normes, il manque également le plan d’aménagement, d’études et d’architecture », étaye le ministre.

Les propriétaires des habitations ont besoin d’autorisations du Conseil de la ville pour rajouter d’autres étages. Selon les textes, le président du Conseil de la ville est directement responsable. L’article 50 précise qu’« il délivre les autorisations de construction, de lotissement et de morcellement, les permis d’habiter, les certificats de conformité […] il contrôle les édifices abandonnés, désertés ou menaçant ruine, et prend les mesures nécessaires à leur rénovation ou leur démolition ».

Les auditions à venir pourront fournir des éléments supplémentaires quant aux responsabilités derrière la catastrophe des trois immeubles dans le quartier Bourgogne.

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    1. Better even, since the Monarch in Morocco is the first at everything from what I remember during he old days « de notre ami le Roi Hassan ». He was the first footballer, the first golfer, the first constructor to the point when it became a bit of a joke at that time. Sensing that things haven’t changed much with the current monarch, how about him bearing some moral responsibility as the first constructor of Morocco.
      Kidding aside, you make a great point that when things go well, the government thieves take credit, but when things turn sour, the little guy (the macon) always ends up on the hook. AllahYakhilha Slaa bi bled cheffara! Tfou Ala Lhoukoma dezbel men lmalik lemkedim!

  • Depuis la nuit des temps, on ne voit que des bâtiments s’effondrer au Maroc!!! Il y en aura encore tant que des travaux de restauration ne sont pas entrepris dans toutes les façades des villes ( médinas et certains centres villes désuets et honteux à voir !!) et autre détail important: dans beaucoup de résidences (moyen ou haut standing) les propriétaires détruisent les murs et ébranlent les fondements de base de ces habitations. Suffit-il d’avoir un permis de rénovation pour entamer des travaux titanesques et sans fin dans un appartement ????