La justice a lancé une procédure pour déterminer les responsables du drame. Selon le quotidien arabophone Sahifat Annass, un juge d’instruction auditionne plusieurs responsables de la wilaya et du Conseil de la ville. Parmi eux, Mohammed Sajid, président du conseil de la ville et Yasmina Baddou, présidente de l’arrondissement d’Anfa.
Au début de la catastrophe, les premières informations qui avaient pu fuiter faisaient état de travaux de rénovation effectués au rez-de-chaussée d’un des trois immeubles. Le maçon aurait touché un des piliers des fondations, ce qui aurait fini par faire céder tout le bâtiment, entraînant avec lui les deux autres immeubles. Mais la responsabilité des dégâts ne peut être imputé au maçon uniquement.
La construction même de ces bâtiments pose problème. Lorsque ces blocs d’habitations ont été construits dans le quartier Bourgogne dans les années 1960, ils ne devaient pas dépasser un seul étage, et dans le cas où cela pouvait être possible, c’était sous condition de tout démolir pour reconstruire de nouveau. Sauf que les habitants des immeubles en question ont pu outrepasser ces réserves en obtenant des autorisations leur permettant de construire jusqu’à 5 étages. « Les rajouts d’étages se font via des particuliers et non des entreprises », explique Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat. D’où la difficulté pour le ministère de tutelle d’exercer un contrôle, au niveau des normes, sur ces constructions informelles. « D’ailleurs, en plus des normes, il manque également le plan d’aménagement, d’études et d’architecture », étaye le ministre.
Les propriétaires des habitations ont besoin d’autorisations du Conseil de la ville pour rajouter d’autres étages. Selon les textes, le président du Conseil de la ville est directement responsable. L’article 50 précise qu’« il délivre les autorisations de construction, de lotissement et de morcellement, les permis d’habiter, les certificats de conformité […] il contrôle les édifices abandonnés, désertés ou menaçant ruine, et prend les mesures nécessaires à leur rénovation ou leur démolition ».
Les auditions à venir pourront fournir des éléments supplémentaires quant aux responsabilités derrière la catastrophe des trois immeubles dans le quartier Bourgogne.
Je ne vois pas trop Mohammed Sajid ou Yasmina Baddou traînés devant la justice.
Le maçon, quel que soit le degré de son implication, fait un parfait bouc émissaire …