Cheikh Yassine à Rachid Gholam : « Je te plains avec ces islamistes »

Militant du 20-Février, membre de la jamaâ et chanteur, Rachid Gholam assume ses convictions et a une vision particulière de l’art. Découverte.

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Crédit photo: Rachid Gholam

Être membre de l’Al Adl Wal Ihsane et pratiquer le métier de chanteur est en apparence incompatible. Pourtant, Rachid Gholam l’a fait. Ce natif de Casablanca est un talent précoce et devient chanteur professionnel en 1984, à l’âge de 12 ans. Six ans plus tard, il intègre « Al Adl Wal Ihsane », un mouvement duquel il pense être « l’un des symboles ». Il rencontre le fondateur de la jamaâ, Abdeslam Yassine, en 1993.

Après 16 ans de carrière, Rachid Gholam touche le Graal en performant au prestigieux Opéra du Caire. Durant ce concert, le chanteur jamaâiste reprend le répertoire d’Oum Kaltoum et est félicité par le cheikh Yassine en personne. Des félicitations qui s’accompagnent de cette remarque, qui peut paraître incongrue, racontée par le chanteur à TelQuel :

« Je te plains avec ces islamistes. J’espère qu’ils comprendront ce que tu fais »

Gholam a une vision particulière de l’art qu’il estime ne pas partager avec ses compatriotes qui pratiquent « l’islam géographique […] qui leur fait croire que l’art est haram ». Le chanteur est d’ailleurs étranger au concept d’ « art propre » :

« Je distingue l’art de la médiocrité. Je vous donne un exemple : faites-moi un film avec un bon scenario, une bonne réalisation et qui parlerait librement de la corruption, mettez-y un baiser ou une scène osée, et je vous promets que j’irai le voir. »

Vous pouvez découvrir  l’interrogatoire de Rachid Gholam, dans le numéro 623 de notre magazine, disponible en kiosque du 6 au 12 juin.

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