Enquête. Le miracle Benguerir

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Grillades, poussière, décor de western-spaghetti… telle était l’image de la bourgade. Ecologie, pôle urbain, zone de développement industriel… telle sera la cité à l’avenir. Benguerir sort de sa chrysalide grâce à deux atouts imbattables : le phosphate et Fouad Ali El Himma. D’un côté l’OCP bâtit une ville verte, de l’autre le conseiller royal fait des pieds et des mains pour le bled où il a vu le jour.

 

Un bâtiment commence déjà à s’élever à un endroit qui était encore vide deux semaines auparavant. Sous un soleil d’hiver, des dizaines d’ouvriers s’activent sur l’immense chantier. Les drapeaux fixés aux grues, à l’occasion de l’inauguration par le roi en novembre 2012, flottent encore. C’est ici que la ville verte de Mohammed VI s’étendra sur 650 hectares pour un investissement de près de 5 milliards de dirhams. Sur un espace vide, soumis au climat aride de la région, l’OCP a décidé de créer une ville nouvelle qu’il a appelée par réflexe pavlovien, “Mohammed VI”.

La matrice de la nouvelle cité sera son campus universitaire, qui accueillera un lycée d’excellence, une université Polytechnique et une école de management industriel. Autant d’antres du savoir qui travailleront en partenariat avec des institutions internationales prestigieuses comme l’École des mines de Paris, HEC Paris et le MIT (Massachusetts Institute of Technology) aux États-Unis. Dès septembre 2013, l’école de management ouvrira ses portes aux premiers élèves qui jouiront de nombreux équipements sportifs et d’une résidence, jouxtant les appartements des enseignants et des chercheurs. A la rentrée de 2014, tous les bâtiments seront prêts et accueilleront 12 000 personnes.

Ce campus à l’américaine est le “cerveau de la ville nouvelle”, explique Youssef Sefouane, jeune énarque qui pilote le projet à l’OCP. “Sa colonne vertébrale sera la Coulée verte”, ajoute-t-il, en montrant une  bande de terre, succession de petites oasis qui s’étalera sur quatre kilomètres. Pour le moment, 6000 arbres y ont déjà été plantés. A terme, ils seront 50 000, une forêt créée de toutes pièces, là où il ne poussait pas un brin de gazon.

“Cette succession de pluie et de soleil est parfaite pour la croissance des arbres”, s’enthousiasme Youssef Sefouane devant le morceau de terre témoin qu’il a présenté à Mohammed VI lors de la visite royale. On peut voir à quoi ressemblait le sol avant l’opération de verdissement : des tas de cailloux. L’opération est une véritable “reconquête du milieu aride”, précise Youssef Sefouane. Ecolo, intello, moderne : voici le credo de la ville verte Mohammed VI.

“N’allez pas croire que nous bâtissons cette cité nouvelle par pure philanthropie”, prévient un cadre de l’OCP. La recherche et le développement seront d’une grande utilité à l’Office qui trouvera sur le campus les ingénieurs de demain, spécialisés en chimie, mines, développement durable ou en énergies renouvelables. Bref, pour résumer : “Tout ce que nous faisons ici est créateur de valeur pour l’entreprise et pour le pays”, ajoute notre cadre. Dont acte.

 

Pôle de peuplement

 

Mais le choix de Benguerir, fief d’El Himma, a tout de même soulevé des questions quant au casting du site. “Ce n’est pas un cadeau fait au conseiller royal comme l’ont cru certains”, tient d’emblée à rassurer un membre du top management de l’OCP. “C’est avant tout un choix stratégique et entrepreneurial. Benguerir est notre deuxième centre de production après Khouribga, et constitue le barycentre de nos activités”, surenchérit-il. Vous invitant à regarder la carte des sites d’exploitation de l’OCP, il vous prouve en bon ingénieur sûr de son fait que Benguerir est bien au carrefour de toutes les cités où l’on exploite des mines de phosphate : Khouribga, Safi, Youssoufia et Laâyoune, autres mines exploitées par l’Office.

Sortir une ville de terre, aussi vite à partir d’un paysage aride, a aussi sa réponse au sein du staff de l’OCP. Ce n’est pas un fait du prince, en l’occurrence un cadeau de Mohammed VI pour son copain, mais la résultante d’une maîtrise du foncier par l’OCP. Les terres sur lesquelles s’étalera la ville verte étaient déjà propriétés de l’Office. Contents de l’avancée des travaux, les artisans du projet pensent pouvoir attirer d’ici à 25 ans 90 000 habitants. En plus des étudiants et des chercheurs, l’OCP compte sur l’installation des militaires de la base toute proche, ainsi que sur les fonctionnaires en quête de logements depuis que Benguerir est devenue chef-lieu de la nouvelle province de Rhamna.

L’ouverture prochaine d’une deuxième gare augure de la création d’une ligne rapide entre Marrakech et Benguerir, et nombreux sont ceux qui, de la ville ocre, pourraient décider d’emménager dans la ville verte qui présentera d’indéniables atouts : une large place laissée aux zones piétonnes, l’utilisation de bus électriques non polluants et silencieux, etc. 

Bientôt, projette l’OCP, la ville existante de Benguerir et la ville verte ne formeront plus qu’un large tissu urbain, lié et uni par la Coulée verte. “La ville verte ne relèguera pas Benguerir au statut de mdina qdima. Bien au contraire, elle la tirera vers le haut”, tient à préciser Youssef Sefouane. Beaucoup d’habitants l’espèrent en tout cas, à l’image de Khadija El Idrissi, membre de l’association Chourouq pour la réinsertion des femmes : “On ne peut pas créer une ville aussi moderne et ne pas mettre à niveau l’ancien Benguerir. Nous devons profiter de l’effet d’entraînement de la ville verte”.

 

 

Ville en plein boom

 

Les vœux de Khadija El Idrissi seront bientôt exaucés. A quelques encablures du mégaprojet de l’OCP, la bourgade de Benguerir est en train de devenir une cité à part entière. L’avenue Mohammed V, son artère principale, est méconnaissable. Il y a peu encore, elle faisait six mètres à peine de large et était envahie par des cars de passage, des ânes et des charrettes. “Il y avait tellement de poussière que certains en avait tiré une blague. Ils affirmaient que cireur de chaussures était le seul métier d’avenir de la ville”, raconte un habitant. Aujourd’hui, l’avenue est pavée et les fameuses échoppes de grillades qui ont fait la célébrité de Benguerir possèdent des vitrines frigorifiées financées par l’INDH. “Jusqu’en 2008, on s’y arrêtait pour acheter une bouteille d’eau, manger et rien d’autre. C’était ça l’image de la ville”, souligne Khadija El Idrissi. 

Une odeur de béton est venue depuis concurrencer les effluves de grillades. Dans tout Benguerir, des grues s’élèvent, des bâtiments se construisent, les fontaines se multiplient, des palissades encerclent des chantiers à venir. Toute cette effervescence urbanistique est la partie émergée d’un travail de mise à niveau des infrastructures de Benguerir. En 2008, la ville est partie de zéro : “Ce n’était pas un bidonville mais un bétonville, relève l’ingénieur de la province. Les habitants possédaient le smig en termes d’infrastructures : l’eau potable dans les foyers était rare, l’éclairage public quasi inexistant et les avenues importantes n’offraient pas plus d’un kilomètre de voie carrossable”.

En 2012, à peine quatre ans plus tard, Benguerir a fait un saut quantique dont les habitants ne reviennent pas. Les travaux d’infrastructures menés au pas de charge sont achevés pour 80%. Et Benguerir a même réussi à intégrer quatre douars devenus des quartiers de la ville. Cet apport en nouveaux citadins a porté la population de la cité à 75 000 âmes contre 60 000 auparavant. Des habitants de zone périurbaine qui, bientôt, vivront comme des citadins à part entière. Ils bénéficieront d’équipements urbains que l’ingénieur de la province feuillète dans un classeur. Un coup d’œil indiscret permet de découvrir les plans de la future zone industrielle, de la salle d’expositions et des dizaines d’équipements d’un montant à sept chiffres.

Le boom de Benguerir a entraîné une spéculation foncière de promoteurs privés qui ont misé sur l’essor de la ville. “Le prix du terrain a été multiplié par 6, passant de 400 dirhams le m2 à 2500. Il peut monter jusqu’à 10 000 dirhams pour une zone R+4”, relève le responsable local d’Al Omrane. Il a désormais un mal fou à trouver des terrains libres, depuis que son institution publique est concurrencée par neuf promoteurs privés en quête d’espaces à construire en ville.

 

 

Y a de l’embauche ?

 

Le bâtiment va bien à Benguerir. C’est un fait en béton armé. Reste l’autre souci essentiel de la population : le boulot. “Le travail est primordial pour la population”, lâche un cadre de l’OCP. Derrière lui, les bâtiments flambant neufs de Rhamna Skills, un programme financé par l’Office pour lutter contre le chômage qui frappe la région. Des jeunes entrent et sortent par grappes des salles nickel chrome où leur sont dispensées des formations pour accéder au marché du travail ou créer leurs entreprises. Pour la grande majorité boursiers de l’OCP, ils sont 800 du cru à bénéficier du programme chaque année. C’est que la ville ne déroge pas à la règle qui prévaut depuis les émeutes de Khouribga en 2011 : l’Etat a délégué à l’OCP le rôle de calmant social, lui refilant la patate chaude de l’emploi sur les sites où l’Office opère. “Le phosphate est vital et on veut éviter la contestation sociale inhérente à l’absence d’emploi. C’est ce qui a poussé, entre autres, l’Etat à se bouger dans la région”, commente Khadija El Idrissi.

Elle compte bien entendu sur l’OCP, mais considère que le tout phosphate ne peut pas être la seule solution. “Nous devons miser sur la création d’emplois locaux en dehors de ce secteur. Des métiers liées au développement commercial de la ville”, explique-t-elle. Khadija El Idrissi y travaille. Elle a reçu, clé en mains de l’INDH, un centre où son association forme une trentaine de femmes à la couture, la cuisine et l’informatique.  “C’est un travail de longue haleine sachant que nous avons un taux d’analphabétisme chez les femmes supérieur au taux national”, déplore-t-elle.

Cette militante est revenue au pays pour saisir les nouvelles opportunités qui s’offrent à elle. Native de la région, elle s’est réinstallée à Benguerir après avoir ouvert un cabinet d’avocats à Marrakech. Elle sent que la ville bouge enfin après des années de léthargie : “Des jeunes partis tenter leur chance dans d’autres régions reviennent car ils considèrent avoir un avenir ici”.

Benguerir commence même à attirer de jeunes entrepreneurs. Khalid, 34 ans, a déplacé sa petite société de PAO-DAO de Kelaât Sraghna à Benguerir. Le nouveau statut de chef-lieu de province de la ville l’a convaincu que de nouveaux marchés s’offraient à lui. Il le voit jour après jour : le tribunal est déjà sorti de terre, d’autres bâtiments provinciaux sont en cours de construction. Et avec eux, leur lot de besoins. “Je travaille beaucoup avec les administrations qui se sont installées. Et, à l’avenir, je compte sur les sociétés qui ne manqueront pas de s’établir dans leur foulée”, projette Khalid.

 

 

Le levier El Himma

 

Encaissé dans une petite rue de la ville, annoncé par une simple pancarte, le siège de la Fondation Rhamna pour le développement durable étonne par sa modestie. Le local est sans commune mesure avec son rôle de catalyseur du développement local depuis sa création par Fouad Ali El Himma en 2007. Cette année-là, le conseiller royal, adepte des méthodes des cabinets conseils américains, a demandé à ses troupes au sein de la fondation d’établir en premier lieu un diagnostic territorial. Député de la région, Fouad Ali El Himma avait promis de sortir Benguerir des oubliettes de l’histoire. Pour respecter son engagement, il se dote, d’entrée de jeu à travers une fondation, d’un bras armé dans le secteur associatif. L’idée brillante lui permet aujourd’hui de garder un pied à la maison, même si Mohammed VI l’a rappelé à Rabat depuis sa nomination comme conseiller royal.

“Si Fouad a cru d’emblée que la société civile pouvait œuvrer activement au développement”, explique Mohamed Kamal, secrétaire général de la fondation. Sitôt dit, sitôt fait. Un an après sa création, la  fondation a cosigné douze conventions en 2008 pour un montant de 7 milliards de dirhams, suivies dans la foulée par sept autres conventions parachevées en 2010. “La population a ressenti qu’elle était enfin prise en considération puisque Mohammed VI et plusieurs ministres se sont déplacés ce jour-là”, commente Khalid Mesbah, membre de l’AMDH local. Ce beau tour de force d’El Himma a permis à sa fondation de devenir le pivot du développement à Benguerir pour les projets nationaux de mise à niveau de la région. Et d’avoir aussi son mot à dire à propos des projets locaux. Sous la houlette d’El Himma, la structure a initié quelque 300 projets, la plupart visant à une rénovation ou à la création d’infrastructures, avec pas moins de cent partenaires. Le mode opératoire est souvent le même. Une association locale est choisie ou créée ex-nihilo, à laquelle on confie les fonds puisés auprès de structures à la force de frappe indéniable : Al Omrane, l’OCP, l’INDH… Et les résultats suivent. Un exemple parlant : en 2009, Benguerir ne possédait qu’un car scolaire, acheté par le ministère. En 2012, 55 véhicules se chargent de transporter les enfants à l’école. Les 54 nouveaux véhicules ont été achetés par divers organismes, parmi lesquels l’INDH et l’OCP. Chargée d’initier le changement dans la ville, la fondation s’attelle aussi à faire le go-between entre institutions et population lors des lancements de grands chantiers, prévenant en amont toute protestation possible en expliquant patiemment aux habitants les intérêts de tous ces bouleversements. 

Le modèle “Fondation Rhamna” a créé des émules, à en croire son SG, Mohamed Kamal, qui, pas peu fier, glisse : “Lors de la dernière visite royale, le souverain a conseillé au ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, de suivre l’exemple d’une de nos actions, lancée pour venir en aide aux petits agriculteurs”. Un ingénieur de la région surenchérit : “J’ai parlé du mécanisme de développement mis en place à Benguerir à des collègues officiant dans d’autres régions. Tous parlent de le reproduire chez eux !” 

 

Union sacrée

 

“La population considère Fouad Ali El Himma comme un sauveur qui va les sortir enfin de la pauvreté. Il suffit de faire un tour dans les douars avoisinants et vous verrez l’image positive qu’il a auprès des gens”, souligne Mohamed Kamal de la Fondation Rhamna. El Himma a ce statut de Zorro même auprès du tissu associatif local, qui oublie la grande politique pour vanter ses mérites de régional de l’étape. “à Casablanca et à Rabat, vous voyez El Himma comme un homme du Makhzen. Ici, on s’en fout. Ce qui nous préoccupe c’est son travail pour l’essor de la ville et de la région”, lâche un militant associatif du cru. En effet, les associations locales, qu’elles soient orientées à gauche ou dépendantes d’Al Adl Wal Ihsane, ne voient pas en El Himma juste le fondateur du PAM. L’homme est perçu avant tout comme le président de la Fondation Rhamna, un acteur incontournable de la société civile avec qui elles travaillent en bonne entente. “L’essentiel, c’est que la ville bouge. Peu importe qui est derrière. Pour nous, c’est avant tout un droit au développement après des décennies d’abandon”, explique ainsi Khalid Mesbah, membre du parti d’extrême-gauche PADS et de l’AMDH locale.

La belle unanimité autour d’El Himma tient -cela va s’en dire- aussi au fait qu’il a les moyens de se faire entendre à Rabat. “J’ai protesté pendant 20 ans sans rien voir venir. Personne ne me répondait, contrairement à aujourd’hui”, confie Mohamed Saïd Bensellam, pour souligner le rôle de porte-voix d’El Himma. Premier avocat à s’être installé à Benguerir à la fin des années 1970, l’homme s’est investi dans l’action associative et fait fi de son étiquette USFP depuis qu’il voit des projets concrets voir le jour à Benguerir.

C’est qu’en ville, des années d’abandon ont appris à tous le pragmatisme et à trouver du bon au principe du puissant qui s’occupe des siens. “Il est tout à fait normal qu’un homme fort participe au développement de sa région. André Azoulay et Aziz Akhannouch font la même chose respectivement pour Essaouira et le Souss”, justifie Mohamed Kamal. “Le jour où la régionalisation sera mise en place, on pourra se passer de ce système”, abonde dans ce sens un acteur associatif.  

Le type qui a réussi et n’a pas oublié son bled natal, ça parle aussi à Abdelmalek Bousselham. Lui a rejoint la Fondation Rhamna dès sa création, après avoir entendu un discours de Fouad Ali El Himma lors de la campagne électorale pour les législatives de 2007. Pourtant, Bousselham avait plutôt  le cœur à la contestation en tant qu’ancien membre de l’AMDH et d’Attac Maroc. Il a fait le coup de poing contre les forces de l’ordre en 2005, à l’époque où il était raïs des ferracha, à la tête de 300 marchands ambulants de la ville. Un acte qui lui a valu 73 jours de prison. Aujourd’hui, il ne croit plus à cette forme de contestation. L’important pour lui, c’est que “Si Fouad fait du bien à la ville”, confie-t-il, en faisant visiter le parc Prince Moulay Hassan de trois hectares inauguré en janvier 2010. “C’est devenu le lieu de rassemblement des familles qui y pique-niquent le week-end. Les jeunes qui étaient désœuvrés viennent jouer au football et au basket sur les terrains aménagés. En été, ils fréquentent la piscine à ciel ouvert construite à l’intérieur du parc”, se félicite Bousselham.

Les seules voix discordantes qui se sont fait entendre en ville ont été celles du 20 février. Et encore, le mouvement n’a réussi à regrouper qu’une infime minorité des chômeurs scandant des “El Himma dégage”. Sinon, RAS.

Benguerir aime son bienfaiteur qui a définitivement la cote à domicile.

 

Chiffres clés

 

 

La région de Rhamna est encore bien en dessous de la moyenne nationale sur plusieurs indicateurs de développement.

 

• L’indice de pauvreté y est de 16 contre un indice national de 9. Soit près du double.

 

• 64% des foyers ont accès à l’eau potable contre 89% pour le Maroc.

 

• Le taux d’électrification est de 78% contre 97% à l’échelle nationale.

 

• Un lit d’hôpital disponible pour 6622 personnes contre un lit pour 1521 habitants pour l’ensemble du royaume.

 

• Un médecin pour 6930 personnes contre un médecin pour 1521 habitants au Maroc. Soit plus de quatre fois moins.

 

• Une maison de jeunesse pour 112 795 personnes contre une moyenne de 66 162 habitants  à l’échelle nationale. Soit deux fois moins. 

 

 

La ville rattrape peu à peu son retard en termes d’infrastructures.

 

• Création d’une nouvelle gare et rénovation des lignes existantes : 600 millions de dirhams.

 

• Centre de traitement et de recyclage des eaux usées : 200 millions de dirhams.

 

• 30 projets d’établissements sociaux de proximité pour plus de 98 millions de dirhams.

 

• Centre régional de formation des athlètes d’un coût de 37,5 millions de dirhams.

 

• Rénovation de façades, création de complexes de services (abattoirs, halle aux poissons, marché de gros, etc.) pour environ 25 millions de

 

dirhams.

 

• Hôtel pédagogique de l’OFFPT : un investissement de 20 millions de dirhams.

 

• Rénovation de l’hôpital, ouverture d’un centre de santé et d’un centre d’hémodialyse : 20 millions de dirhams.  

 

 

 

 

Festival. People à Rhamna

Le festival Awtar créé par Fouad Ali El Himma a été deux ans de suite the place to be pour les hommes politiques, capitaines d’entreprises et les artistes. On trouvait autant de V.I.P dans la fosse que sur scène : Khaled, Yassir Zenagui, Miloud Chaabi, Samuel Kaplan, Hajja Hamdaouia, Salahedine Mezouar, Driss Lachgar, etc. Les sponsors étaient tout aussi nombreux : de Maroc Telecom à Addoha en passant par CGI Développement. Que du lourd. Pour s’assurer une place au “festival-de-l’ami-du-roi”, certains artistes et  personnalités démarchent d’elles-mêmes le staff et vont jusqu’à proposer de prendre en charge leur hébergement. Alors, pourquoi le festival s’est-il arrêté en si bon chemin ? Officiellement, la non-tenue du festival en 2011 et 2012 est due à un recadrage tactique : il fallait se concentrer sur des projets de développement primordiaux avant d’organiser des fiestas. Officieusement, Awtar a été annulé par peur des manifestations : “Il était trop risqué de dépenser de l’argent pour de la musique en pleine contestation sociale.  Nous avons préféré mettre le festival entre parenthèses”, explique un membre de l’organisation.  

 

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