Tunisie. Démocratie sous tension

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Alors que l’Assemblée constituante a tenu sa première session, le volcan social tunisien ne cesse de bouillonner : des manifestations ont lieu tous les jours.

Au moment même où les nouveaux députés entrent en fonction, le 22 novembre, un millier de membres de la société civile progressiste se rassemblent devant le palais du Bardo pour défendre les libertés civiles et les droits de la femme. Ils craignent de les voir écornés par les islamistes d’Ennahda, majoritaires à l’Assemblée. Autre lieu, autre combat : le 29 novembre, à la faculté des Lettres de Manouba (25 km de Tunis), des centaines de manifestants réclament le droit de suivre les cours pour les étudiantes portant le niqab. La veille, devant le palais du gouvernement et le tribunal militaire à Tunis, des centaines de policiers défilent pour obtenir des procès équitables à une vingtaine de leurs collègues, accusés d’avoir tué des manifestants pendant la révolution. Quelques jours plus tôt, des événements plus graves avaient secoué la région de Gafsa, une des plus pauvres du pays. Après la publication des résultats d’un concours de recrutement à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), principal pourvoyeur d’emplois dans la région, des émeutes éclatent. Des locaux de l’entreprise sont saccagés et incendiés et, malgré le couvre-feu mis en place, les affrontements ont lieu entre policiers et manifestants. Jusqu’à présent, la Tunisie semble globalement réussir sa transition démocratique, mais les problèmes socio-économiques ne seront pas réglés de sitôt.

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