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Bouthayna Iraqui : “La RSE se révèle en temps de crise”

Bouthayna Iraqui a été élue mi-mars à la tête de l’antenne Rabat-Salé-Kénitra de la CGEM. Dans cet entretien, elle expose la contribution de l’organisation patronale à l’émergence d’une culture de la RSE dans les entreprises marocaines.

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Comment la CGEM contribue concrètement à l’émergence d’une culture RSE au Maroc ?

 

La Confédération a mis en place en 2006 une charte RSE structurée en 9 axes d’engagement définissant chacun des objectifs de stratégie et de conduite managériale précis. Ces objectifs sont en phase avec les orientations et les lignes directrices de la norme ISO 26000. Cette charte constitue le référentiel du Label RSE mis en place par la Confédération et décerné aux entreprises candidates à la suite d’une évaluation rigoureuse de leurs pratiques.

D’autre part, la Commission Entreprise Responsable et Citoyenne (CERC) mène plusieurs actions pour la promotion de la RSE dans le secteur privé. D’abord, il y a la labellisation des entreprises : aujourd’hui 108 entreprises ont obtenu le label.

En 2020 et 2021, le label RSE a été décerné à 24 entreprises de différents secteurs. Il y a aussi la mise en place dès 2018 d’un Réseau local du Pacte Mondial des Nations Unies qui vise à encourager la contribution du secteur privé marocain pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD).

Il y a aussi le volet formations RSE au profit des entreprises labellisées. Enfin, il y a la participation à l’organisation de rencontres thématiques avec le concours de divers partenaires.

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Le label RSE décerné par la CGEM est-il suffisamment mis en valeur à vos yeux ?

En se dotant d’une charte RSE et d’un label dédié à la RSE, la CGEM a été pionnière, à l’échelle africaine et arabe et l’une des premières à l’échelle mondiale, à formaliser un code de responsabilité sociétale aussi précis, complet et de portée universelle. Nous estimons que le label RSE de la CGEM est bien mis en valeur. En témoignent les nombreuses demandes d’entreprises souhaitant y adhérer.

Selon vous, la crise sanitaire et économique liée au Covid-19 a-t-elle convaincu les dirigeants d’entreprises du l’intérêt d’adopter une politique RSE ?

La RSE se révèle en temps de crise : en effet, la transversalité de la démarche qui intervient sur plusieurs axes (gouvernance, environnement, droits humains, finance…) permet aux entreprises le souhaitant d’agir sur leurs procédés de production et de travail, pour générer un impact positif sur la société.

Nous remarquons que les entreprises prennent progressivement conscience que la RSE procure à leur organisation un avantage à la fois réputationnel et concurrentiel, un meilleur accès aux capitaux, une gestion et une maîtrise des risques, une gestion efficiente de ses ressources, une motivation et une performance des collaborateurs, ou encore un développement de bonnes conditions d’acceptabilité sociale. C’est dire l’importance d’une politique RSE bien réfléchie, bâtie sur des bases solides et ancrée dans la culture de l’organisation.