Lors d’une réunion à huis clos du Conseil, Staffan de Mistura a mis en avant deux “récents développements” qui “pourraient avoir des implications importantes pour les efforts de désescalade des tensions dans la région et faciliter une conclusion mutuellement acceptable” au Sahara.
Il a fait référence d’un côté à l’amorce début avril d’une normalisation des relations entre la France et l’Algérie, après une crise provoquée par le soutien total apporté par le président français Emmanuel Macron à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara — même si le ton est à nouveau monté depuis entre Paris et Alger.
Et de l’autre aux déclarations du secrétaire d’État américain Marco Rubio la semaine dernière lors d’une visite à Washington de son homologue marocain Nasser Bourita.
Ce dernier a réaffirmé le soutien de Donald Trump à la souveraineté marocaine sur le Sahara, tout en insistant dans le même temps sur “une autonomie réelle” et une “solution mutuellement acceptable” que les États-Unis sont prêts à “faciliter de façon active”, a noté Staffan de Mistura.
“Cela fait écho à ce que je pense et ce que je demande, l’Initiative d’autonomie marocaine doit être expliquée en détail, et un sens clair doit être donné aux prérogatives qui seraient dévolues à un Sahara occidental (sic) réellement autonome”, a-t-il ajouté.
“Les trois prochains mois seront à mon avis une opportunité pour confirmer comment ce nouvel élan basé sur un engagement actif renouvelé de certains membres du Conseil, y compris de membres permanents, peut entraîner une désescalade régionale”, a ajouté l’émissaire de l’ONU, qui a effectué ces dernières semaines une nouvelle tournée dans la région.
Il a toutefois noté que cette “attention renouvelée” pour le dossier intervenait dans un contexte de “risques”. “Nous n’avons pas vu d’amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, au contraire”, a-t-il noté.
Il s’est d’autre part inquiété de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf en Algérie, où l’ONU a dû réduire l’aide alimentaire et pourrait même être obligée de la supprimer “cet été, en l’absence de nouveaux financements”.
(avec AFP)