Situé dans la constellation de Céphée, non loin du célèbre CTA1, ce rémanent se distingue par sa très haute latitude galactique et par la délicatesse exceptionnelle de ses filaments H-alpha, qui ont longtemps échappé aux détecteurs radio, X et gamma, précise cet observatoire astronomique de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech dans un communiqué.
“Cette découverte a été rendue possible grâce à l’excellente qualité du ciel de l’Observatoire de l’Oukaimeden, dont l’altitude élevée (2750 m), la faible pollution lumineuse et la stabilité atmosphérique offrent des conditions d’observation parmi les meilleures au monde”, indique la même source, ajoutant que ces conditions ont permis de réaliser des observations très longues et détaillées sur 29 nuits, nécessaires pour révéler les structures extrêmement ténues du rémanent.
Et de poursuivre que le projet s’inscrit dans le cadre du programme ProAm (Professionnels-Amateurs), lancé à Oukaimeden en 2021, et qui vise à favoriser la collaboration étroite entre astronomes professionnels et amateurs de haut niveau, relevant que, grâce à cette coopération, des objets célestes d’une grande subtilité, tels que “Scylla”, peuvent être identifiés, étudiés et révélés au monde scientifique.
Baptisé “Scylla”, en référence à la créature mythologique grecque aux tentacules redoutables, ce rémanent impressionne par sa géométrie filiforme, évoquant les bras d’un monstre cosmique figé dans la matière interstellaire, fait noter le document, expliquant que “ce choix de nom souligne la beauté et la menace silencieuse de ces vestiges stellaires, où la violence d’une supernova laisse place à une structure complexe et élégante”.
À ses côtés, un deuxième objet a été identifié : une nébuleuse planétaire candidate inédite, nommée “Charybde” (Sai2), en clin d’œil au mythe d’Ulysse pris entre “Scylla” et “Charybde”, fait savoir l’Observatoire, soulignant que cette double découverte apporte un enrichissement visuel et symbolique unique à la région enregistrée.
Outre la rigueur scientifique, cette découverte illustre aussi la fusion entre science et esthétique, indique le communiqué, relevant que le traitement des images, orchestré par Marcel Drechsler, a permis de révéler la finesse des structures invisibles à l’œil nu, en respectant les standards scientifiques tout en offrant une expérience visuelle saisissante.
(avec MAP)