Le 8 mars coïncide cette année avec le 30e anniversaire du Programme d’Action de Beijing et le 10e anniversaire des Objectifs de développement durable. Dans son communiqué, l’ADFM souligne que la Commission de la condition des femmes des Nations unies a consacré le 8 mars 2025 à l’évaluation des engagements et efforts des États, 30 ans après la mise en œuvre du Programme d’Action de Beijing.
L’association dénonce notamment “l’impasse législative de plusieurs projets de loi restés en suspens entre les mains des gouvernements successifs”, citant le Code pénal qui, selon elle, “perpétue le patriarcat, restreint les libertés individuelles, légalise la discrimination en plaçant les femmes dans la catégorie de la tutelle morale”.
L’ADFM critique également l’essoufflement des “stratégies et programmes visant à faire progresser les droits économiques, sociaux et environnementaux des femmes” depuis l’élaboration de la Stratégie nationale pour l’égalité en 2012. Elle déplore que les classements internationaux positionnent le Maroc “dans la catégorie des derniers en termes de réalisation de l’égalité des sexes”.
Toujours pas d’Autorité pour la parité
Le communiqué pointe aussi “l’absence de mécanismes institutionnels pour la promotion et la protection des droits des femmes”, notant que l’Autorité pour la parité prévue par la Constitution “n’a toujours pas vu le jour”.
Concernant la révision en cours du Code de la famille, l’ADFM appelle à “reconsidérer les propositions d’amendements qui ne sont pas à la hauteur des changements économiques et sociétaux” et à “éviter la logique du consensus conservateur et d’un autre temps”.
L’association conclut en exprimant sa solidarité avec les femmes du monde entier et son engagement dans la lutte pour “le droit à la liberté, à la justice, à la sécurité et à la protection contre la violence, la discrimination et toutes les formes d’exploitation”.