Le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé la tenue d’une réunion de la Commission des secteurs productifs, en présence du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Ahmed El Bouari.
Dans une requête adressée au président de la commission concernée, les députés du PJD souhaitent obtenir des explications sur l’efficacité des exonérations fiscales appliquées aux importations de viande rouge. Ces allègements, censés faciliter l’accès du consommateur marocain à ces produits, n’ont pas empêché une envolée des prix, rendant l’accès aux viandes de plus en plus difficile pour de nombreux ménages.
Le parti islamiste interpelle également le gouvernement sur les mesures envisagées pour protéger le cheptel national, fragilisé par une sécheresse persistante qui pèse lourdement sur les éleveurs. Une inquiétude grandissante à l’approche de l’Aïd al-Adha, période de forte demande où la cherté des ovins pourrait mettre à mal les traditions et le pouvoir d’achat des citoyens.
Afin de stabiliser le marché, l’Exécutif a récemment instauré une série d’incitations fiscales visant à encourager l’importation de viandes rouges et d’animaux vivants destinés à l’abattage. Parmi ces mesures figurent des exonérations de droits de douane sur la viande fraîche, réfrigérée ou congelée, ainsi que sur l’importation d’ovins, caprins, bovins et camélidés.
Toutefois, ces dispositifs n’ont pas eu l’effet escompté sur les prix pratiqués dans le commerce. Malgré une offre théoriquement renforcée, le coût de la viande rouge continue de grimper, suscitant des interrogations sur les mécanismes de régulation et la transparence du marché.
L’importation de viande rouge au Maroc est encadrée par des règles sanitaires précises, établies par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Un arrêté publié le 15 octobre 2024 fixe les conditions d’entrée des viandes fraîches sur le territoire, qu’elles soient réfrigérées ou congelées, afin de garantir leur conformité aux normes de sécurité alimentaire.
La liste des pays autorisés à exporter vers le Maroc varie selon le type de viande. Les viandes ovines et caprines peuvent provenir de l’ensemble des États membres de l’Union européenne, ainsi que d’une dizaine d’autres pays, dont l’Argentine, l’Australie, le Canada et les États-Unis. En ce qui concerne le bœuf, cette liste s’élargit à d’autres fournisseurs, notamment le Brésil, le Paraguay et l’Ukraine.
Toutefois, l’ONSSA se réserve le droit d’ajuster ces autorisations en fonction de l’évolution des risques sanitaires, soulignant ainsi la vigilance des autorités sur la qualité des produits importés.