Relance de la Samir : le syndicat presse le gouvernement de trancher

Le débat autour de la relance de la raffinerie de la Samir, située à Mohammedia, revient au premier plan, marqué par une pression accrue de la part des syndicats. Le bureau syndical unifié de la société, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), appelle une fois de plus le gouvernement marocain à clarifier sa position et à agir concrètement pour permettre la reprise des activités de raffinage de pétrole.

Par

Un employé de la SAMIR à la raffinerie de Mohammedia. Crédit: DR

Fermée depuis août 2015 suite à une procédure de liquidation judiciaire, la raffinerie de la Samir représente une infrastructure clé pour le secteur énergétique marocain. Depuis près de neuf ans, son inactivité engendre des “pertes économiques colossales” et affecte directement le tissu socio-économique de la ville de Mohammedia.

Lors d’une récente assemblée générale, le syndicat a dénoncé la dégradation des conditions sociales des employés et des retraités de l’entreprise, mettant en avant la nécessité de régulariser les pensions de retraite et de rétablir les salaires conformément à la convention collective en vigueur.

Selon le syndicat, le Maroc doit renforcer sa souveraineté énergétique, notamment en relançant la production nationale de carburants, qui représentent encore plus de 52% des besoins énergétiques du pays. Cette démarche s’inscrit également dans une vision à long terme visant à connecter la raffinerie au réseau de gaz naturel et à développer les industries pétrochimiques.

à lire aussi

Le syndicat a proposé plusieurs solutions pour faciliter cette reprise, notamment le transfert de la raffinerie à l’État marocain par le biais d’une compensation des dettes. Cette option, régulièrement mise en avant par les défenseurs de la relance de la Samir, permettrait non seulement de redémarrer les activités, mais aussi de maximiser les bénéfices liés à la transformation locale des hydrocarbures.

Au-delà des considérations économiques, le syndicat insiste sur la valeur des compétences humaines dans le domaine du raffinage. Les experts et techniciens qui ont accumulé une expérience unique au sein de la Samir constituent, selon le communiqué, un atout stratégique qu’il est essentiel de préserver pour garantir la pérennité et le développement des industries pétrolières au Maroc.

Alors que la procédure d’arbitrage international liée aux dettes de la Samir est désormais terminée, les syndicats estiment que le gouvernement n’a plus de raisons valables pour retarder une décision définitive. Ils appellent l’exécutif à adopter une position proactive pour réactiver cette infrastructure essentielle. Toutefois, l’absence de position claire de la part des autorités alimente les spéculations sur l’avenir de la raffinerie, au grand dam des acteurs locaux et nationaux concernés.