Dans son enquête, parue jeudi, le journal de gauche, très critique du gouvernement de Benjamin Netanyahu, recueille les témoignages, anonymes, de plusieurs soldats ayant été engagés dans le corridor de Netzarim.
Cette zone tampon aménagée par l’armée israélienne, large de sept kilomètres, coupe le nord de la bande de Gaza du reste du petit territoire palestinien entre Israël et la Méditerranée.
« Les ordres étaient clairs : quiconque traverse le pont pour entrer dans le corridor reçoit une balle dans la tête », affirme un soldat cité par Haaretz. Un autre évoque l’annonce, par sa hiérarchie, de la mort de 200 militants du groupe islamiste palestinien Hamas, alors que « seulement 10 » l’étaient réellement selon lui.
« L’armée israélienne ne s’attaque qu’à des cibles militaires et agit avec précision », a réagi cette dernière dans un communiqué adressé à l’AFP. « De nombreuses mesures sont prises avant de mener des frappes afin de limiter le risque que des civils soient blessés », a-t-elle ajouté.
L’armée rejette également des témoignages laissant penser que les officiers sur place disposeraient d’une latitude exceptionnelle pour prendre leurs décisions. « Toutes les opérations menées dans la bande de Gaza, y compris dans le corridor de Netzarim, suivent des procédures de combat et des ordres approuvés au plus haut de la hiérarchie », indique-t-elle.
Le Hamas, dont l’attaque sans précédent sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, a déclenché la guerre à Gaza, a également réagi à l’enquête de Haaretz.
Selon l’organisation palestinienne, les témoignages des soldats constituent « des preuves supplémentaires de crimes de guerre et d’opérations de nettoyage ethnique menées de façon structurée ».
Elle appelle les Nations unies et la Cour internationale de justice à « enquêter sur ces témoignages et prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme au génocide en cours dans la bande de Gaza ».
(avec AFP)