Selon les résultats du recensement rendus publics ce 17 décembre par le Haut-commissariat au plan (HCP), l’indice synthétique de la fécondité (ISF) a atteint 1,97 en 2024, passant sous le seuil de remplacement des générations de 2,1 enfants par femme.
La baisse de la fécondité, selon le rapport, est observée tant en milieu urbain que rural. En 2024, le nombre moyen d’enfants par femme était de 1,77 en milieu urbain, contre 2,01 en 2014, et de 2,37 en milieu rural, contre 2,55 précédemment.
La fécondité varie de manière significative entre les régions, reflétant une dynamique démographique différenciée dans l’espace, note le HCP. Ainsi, les niveaux de l’ISF dépassent le seuil de remplacement des générations dans les régions de Drâa-Tafilalet (2,35), Dakhla-Oued Ed-Dahab (2,25), Laâyoune-Sakia El Hamra (2,17) et Marrakech-Safi (2,13).
En revanche, le reste des régions affichent des indices de fécondité inférieurs au seuil de remplacement, traduisant une transition démographique avancée, particulièrement dans les régions de l’Oriental (1,73), de Souss-Massa (1,89), de Casablanca-Settat (1,90), de Rabat-Salé-Kénitra (1,91) et de Béni Mellal-Khénifra (1,95).
L’évolution de la fécondité est liée à des changements dans les comportements matrimoniaux, incluant une utilisation accrue des moyens contraceptifs, l’augmentation du célibat définitif à 55 ans (passé de 5,9% en 2014 à 9,4% en 2024), l’augmentation du taux de divorce, et les répercussions de la pandémie Covid-19 “ayant éventuellement incité de nombreux couples à différer leurs projets de mariage et de procréation”, souligne le HCP.
Enfin, le rapport note une inversion marquée de la pyramide des âges, avec une baisse de la part des jeunes de moins de 15 ans (de 28,2% en 2014 à 26,5% en 2024) et une augmentation de celle des personnes de 60 ans et plus (de 9,4% en 2014 à 13,8% en 2024).