Le projet repose sur un câble sous-marin de 4000 km, enterré dans les fonds marins, qui transporterait en moins d’une seconde jusqu’à 8% des besoins électriques britanniques depuis la province marocaine de Tantan jusqu’aux côtes du Devon.
Exploitant le soleil constant et les vents réguliers du Maroc, l’infrastructure pourrait fournir une source d’énergie renouvelable fiable et prévisible, couvrant environ 19 heures par jour tout au long de l’année, indique The Guardian.
Dave Lewis, président exécutif de Xlinks depuis 2020, considère ce projet comme une réponse à l’urgence climatique. “Je m’inquiète du changement climatique, et je pense que nous devons agir”, explique-t-il après avoir quitté Tesco pour se consacrer à cette initiative.
Selon Lewis, le projet pourrait démarrer d’ici 2030, contribuant aux objectifs du gouvernement britannique de créer un système énergétique propre et de réduire de 81% ses émissions de carbone d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990. Le projet, bien qu’il ne nécessite aucun investissement public, dépend d’un contrat garantissant un prix stable pour l’électricité livrée.
Pour financer le projet, Xlinks a mobilisé 100 millions de livres sterling auprès d’investisseurs de renom, tels que TotalEnergies, TAQA (Abu Dhabi National Energy Company) et Octopus Energy.
Cependant, les lenteurs bureaucratiques britanniques freinent l’avancée du projet. Bien que désigné comme un projet d’importance nationale, il attend toujours l’accord du gouvernement britannique, principalement en raison des inquiétudes liées à la dépendance énergétique envers un pays étranger.
Dave Lewis reste pragmatique : “L’idée que le Royaume-Uni puisse être autosuffisant est un leurre. Si le bénéfice est suffisamment grand, pourquoi ne pas investir dans ce type de relation bilatérale ?”
Xlinks insiste sur le fait que chaque élément du projet (fermes solaires et éoliennes, batteries, câbles sous-marins) repose sur des technologies éprouvées. Pour Lewis, il s’agit simplement de reproduire ces solutions à une échelle plus ambitieuse. Une partie des câbles pourrait même être fabriquée en Écosse, si le gouvernement britannique apporte son soutien.
Ce projet pourrait non seulement renforcer la coopération énergétique entre le Maroc et le Royaume-Uni, mais aussi positionner le premier comme un acteur clé dans la transition énergétique mondiale.