L’Inspection générale se penche sur l’utilisation frauduleuse des véhicules de l’État  

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Passage réservé aux utilisateurs JAWAZ. Crédit: ADM

L’Inspection générale de l’administration territoriale a ouvert une enquête suite à des irrégularités dans l’exploitation des voitures de service.

Le parc automobile de l’État représente une charge budgétaire importante, estimée à plus de 2 milliards de dirhams par an.

Les dernières données officielles révèlent que, jusqu’en 2019, environ 152.000 véhicules étaient en circulation pour répondre aux besoins des administrations publiques et des collectivités territoriales. Les dépenses liées aux carburants s’élèvent à elles seules à plus d’un milliard de dirhams par an.

Mais ce qui préoccupe aujourd’hui l’Inspection générale, c’est l’utilisation présumée frauduleuse du système JAWAZ installé sur ces véhicules de service. Ce dispositif électronique, conçu pour simplifier le paiement des péages autoroutiers, est censé être exclusivement réservé à des déplacements professionnels. Or, des soupçons d’abus se sont multipliés concernant son usage à des fins personnelles, notamment en dehors des heures de service, rapporte Hespress.

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L’enquête s’est accélérée après plusieurs signalements évoquant des pratiques douteuses. Selon des informations préliminaires, des fonctionnaires auraient retiré les dispositifs JAWAZ de leurs véhicules de service pour les installer sur leurs voitures personnelles. Cette manipulation leur aurait permis de faire passer les frais de leurs déplacements privés, effectués durant les week-ends et les vacances, sur les dépenses publiques.

Les inspecteurs de l’Intérieur se sont donc attelés à vérifier les historiques d’utilisation de ces dispositifs sur le réseau autoroutier. Des anomalies ont été constatées, notamment un manque de traçabilité des trajets effectués et des incohérences dans les documents de gestion de ces véhicules. Les services publics concernés peinent à fournir des justificatifs complets des missions effectuées, compliquant l’évaluation des dépenses réelles liées à l’utilisation des voitures de service.

En plus des irrégularités liées au système JAWAZ, l’inspection générale se penche sur la question de l’entretien des véhicules, la prise en charge des réparations et des sinistres, ainsi que les procédures de suivi des dépenses. Certains rapports internes montrent un manque de rigueur dans la gestion des ordres de mission, parfois inexistants ou non conformes aux trajets effectués.