Sahel : les 3 pays de l'AES s'apprêtent à lancer leur passeport biométrique et leur banque d'investissement

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont créé il y a un an l'Alliance des Etats du Sahel (AES), vont bientôt lancer de nouveaux passeports biométriques, a annoncé dimanche soir le chef de transition au Mali, le colonel Assimi Goïtao.

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Dans les jours qui viennent, un nouveau passeport biométrique de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sera mis en circulation, avec pour objectif d’harmoniser les titres de voyages dans notre espace commun », a dit le colonel Goïta lors d’une allocution télévisée dimanche soir.

« Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports, réseaux de communication et des technologies de l’information » a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat malien a également annoncé le lancement bientôt d’une chaîne de l’information de l’AES et la création en cours d’une Banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation.

Cette annonce a eu lieu la veille du premier anniversaire de la création de l’Alliance des Etats du Sahel, groupe créé en septembre 2023 par les trois pays après la rupture de leurs liens avec la France – ex-puissance coloniale – et leur rapprochement avec la Russie.

Par ailleurs, le président Assimi Goita a indiqué que l’AES est disponible à nouer des partenariats avec d’autres pays où entités respectueux de ses idéaux et de sa souveraineté. En outre, le chef de l’Etat malien a réitéré la détermination des pays de l’AES à lutter contre le terrorisme et dénoncé le soutien de certains pays au terrorisme international dans le Sahel.

Une annonce qui a précédé le démarrage des travaux de la première réunion des Ministres des Affaires étrangères de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel » (AES),  ce lundi 17 septembre à Bamako.

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Au cours de cette réunion, indique le service de communication du ministère nigérien des affaires étrangères, les ministres des affaires étrangères des trois pays de l’AES (Mali, Burkina, Niger) examineront, en autres points, l’avant-projet de Règlement intérieur des sessions confédérales du Conseil des ministres, le projet de Protocole additionnel au Traité portant création de la Confédération des États du Sahel, relatif à la coordination de l’action diplomatique, ainsi que l’actualisation de la Feuille de route de la Confédération des États du Sahel.

Lors de la cérémonie d’ouverture, les ministres des AE du Burkina, du Niger et du Mali, « ont salué le leadership éclairé de leurs Chefs d’État qui ont placé au cœur de leur vision commune la satisfaction des aspirations profondes de leurs peuples frères », rapporte l’Agence nigérienne de presse (ANP).

La création de la Confédération des États du Sahel, le 6 juillet 2024 à Niamey, constitue, à cet égard, « un engagement résolu et panafricain des plus hautes Autorités des trois pays pour l’atteinte de l’objectif d’intégration socio-économique et de prospérité partagée dans l’espace AES », ajoute la même source.

Dans cette perspective, les ministres ont « réitéré leur engagement à prendre toutes les dispositions et mesures utiles pour la mise en œuvre des décisions et conclusions du Sommet de Niamey », et réaffirmé « la portée symbolique et politique de cette évolution majeure dans le parcours des trois pays vers une intégration continue pour, à terme, parvenir à une Fédération réunissant le Burkina, le Mali et le Niger ».

Les ministres des trois pays ont également saisi cette occasion pour « condamner fermement l’intervention, désormais assumée de certains sponsors étatiques étrangers qui abritent, entretiennent et soutiennent les coalitions terroristes », souligne-t-on de même source.

À ce titre, ils ont dénoncé avec force le soutien actif et publiquement revendiqué de l’Ukraine aux groupes terroristes qui ont attaqué la localité de Tinzawatène au Mali, indique la même source.

Les trois pays ouest-africains luttent, rappelons-le, depuis des années contre les violences terroristes qui ont éclaté dans le nord du Mali en 2012 et se sont propagées au Niger et au Burkina Faso en 2015. Selon les estimations, ces violences ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés dans la région.

(Avec MAP)