Nasser Bourita : “Sa Majesté le roi place la question palestinienne au même rang que la cause nationale”

Le roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, “a défini dans le dernier discours du Trône les paramètres de la position du Maroc sur la question du Moyen-Orient et la situation à Gaza”, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Par

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

S’exprimant lors d’un point de presse à l’issue de sa rencontre avec le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, des Tchadiens de l’étranger et de la Coopération internationale, porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, Bourita a souligné que le roi “a consacré une partie importante du discours du Trône de cette année aux développements dans la région du Moyen-Orient, ce qui témoigne de l’intérêt particulier et du suivi personnel par le souverain de la situation dans cette région”.

à lire aussi

Sa Majesté le roi place la question palestinienne au même rang que la cause nationale”, a-t-il ajouté, relevant que l’intérêt accordé par le Souverain à la situation au Moyen-Orient “revêt une profonde symbolique de même qu’il représente un signal fort”, dans le sens où le souverain “a défini et rappelé les paramètres de la position marocaine à ce sujet”.

À cet égard, Bourita a cité parmi ces paramètres le soutien du Royaume aux “initiatives constructives visant à trouver des solutions pratiques pour la conclusion d’un cessez-le-feu concret et durable et le redressement de la situation humanitaire”.

Le Maroc soutient le “plan Biden” pour Gaza

Notant que le Maroc soutient toutes les positions et initiatives visant à établir un cessez-le-feu effectif, il a rappelé que sur hautes instructions royales, le royaume a apporté son soutien à l’initiative en trois phases présentée par le président américain Joe Biden.

Le Maroc interagit positivement avec la déclaration conjointe des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, visant à accélérer la tenue de réunions et à parachever les négociations visant à parvenir à un cessez-le-feu et à favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire”, a-t-il poursuivi.

“Le Maroc rejette catégoriquement les actions de certains éléments extrémistes du gouvernement israélien”

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères

Il a, de même, souligné que le Royaume appelle toutes les parties à répondre positivement à cet appel, considérant qu’il n’y aurait pas de solution sans désescalade en vue de sortir la région de l’impasse actuelle.

Deuxièmement, Bourita a rappelé que le roi a affirmé dans le discours du Trône que “le recours aux négociations pour ressusciter le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords”, relevant qu’il s’agit là d’un signal selon lequel le royaume rejette la violence contre les civils de part et d’autre.

Le Maroc, a-t-il ajouté, rejette aussi catégoriquement les actions de certains éléments extrémistes du gouvernement israélien, plus particulièrement les incursions dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa.

Des attaques “inacceptables”

Il a d’autre part affirmé que le souverain, président du Comité Al Qods, a condamné ces actes de provocation qui ne contribuent guère à apaiser la situation tout comme ils heurtent les sentiments des musulmans et attisent la haine dans la région. Les attaques menées par les extrémistes contre les hôpitaux et, plus récemment, contre l’école Al-Tabiine, sont “inacceptables”, a-t-il enchaîné, soulignant que le Maroc dénonce ces actes et les considère comme un “crime inadmissible”.

Les attaques contre les hôpitaux et écoles à Gaza “doivent être traitées comme étant un crime commis par les autorités israéliennes”

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères

Ces actes doivent être traités comme étant un crime commis par les autorités israéliennes et les extrémistes du gouvernement israélien, qui recourent à de tels agissements rejetés par les prescriptions célestes, le droit international et les valeurs humaines, a noté le ministre.

Évoquant le troisième point contenu dans le discours du Trône, Bourita a relevé que “l’aggravation de la situation dans la région exige de sortir de la logique de gestion de crise en faveur de la recherche d’une solution définitive à ce conflit”, soulignant que “sans un véritable processus dans la région, nous ne sortirons d’une crise que pour entrer dans une autre, ce qui aggravera le coût humanitaire et sécuritaire de la crise, menacera la stabilité et créera un climat de haine dans une région qui a besoin de stabilité plus que jamais”.

Il a, en outre, appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité à assumer leurs responsabilités et à empêcher la détérioration de la situation, l’extension du conflit ou l’implication d’autres parties, ce qui pourrait entraîner des conséquences graves pour la région.

À cet égard, Bourita a rappelé que pour le roi, la solution à deux États reste la seule voie dans le cadre de laquelle Gaza demeure partie intégrante des territoires de l’État palestinien indépendant, avec Al-Qods Est comme capitale, sur les frontières de 1967.