Mohammed VI : “Le recours aux négociations entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords”

Le discours prononcé par le roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône, marquant ses 25 ans de règne, a mis en lumière l’engagement du Maroc envers la cause palestinienne. En sa qualité de président du Comité Al-Qods, le souverain a réitéré son soutien inconditionnel au peuple palestinien et a proposé des mesures concrètes pour répondre aux crises humanitaires et politiques dans la région.

Par

AFP

Le roi Mohammed VI a souligné l’importance de fournir des aides alimentaires et médicales urgentes à Gaza, une initiative salutaire dans le contexte des récents conflits. Cette démarche humanitaire s’inscrit dans une volonté de répondre de manière rapide et efficace aux besoins des populations touchées par les hostilités, illustrant ainsi la solidarité marocaine envers les frères palestiniens.

Le Souverain a également plaidé pour des initiatives constructives visant à instaurer un cessez-le-feu durable. La priorité immédiate est la cessation des hostilités à Gaza, mais cette action doit être accompagnée par des efforts diplomatiques pour ouvrir un horizon politique viable. “Si parvenir à la cessation des hostilités à Gaza est une priorité urgente, ceci doit se faire en parallèle avec l’ouverture d’un horizon politique susceptible d’instaurer une paix juste et durable dans la région”, a-t-il déclaré.

Le recours aux négociations pour ressusciter le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords”, a étayé le roi. “La sécurité et la stabilité ne seront totalement insaturées dans la région que si cette dynamique est inscrite dans le cadre de la Solution à deux États, aux termes de laquelle Gaza est partie intégrante des territoires de l’État palestinien indépendant, avec Al-Qods Oriental comme capitale.”

À rappeler que les déclarations du Souverain coïncident avec une effervescence de la diplomatie chinoise pour dépasser les différences entre les différentes factions palestiniennes, une volonté illustrée par la Déclaration de Pékin du 23 juillet 2024, qui a réuni 14 factions palestiniennes, dont le Hamas, le Fatah et le Jihad islamique palestinien. Une rencontre qui s’est conclue par l’annonce du ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, d’un accord pour établir un gouvernement de réconciliation nationale intérimaire.

Cependant, les détails de cet engagement restent confidentiels. Wang n’a pas précisé le rôle du Hamas, qui ne fait pas partie de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dans cet arrangement ni les conséquences immédiates de cet accord.

Depuis les événements tragiques du 7 octobre, la position marocaine, exprimée par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a été constante et claire. Dès les premiers jours du conflit, la diplomatie marocaine a condamné les violences et appelé à la protection des civils. Dans une déclaration le 10 octobre, le ministre a affirmé : “Les événements sanglants et horrifiants qui ont éclaté le samedi 7 octobre 2023, et la violence sans précédent qui les a accompagnés, montrent que la région fait face à une situation inédite qui pourrait conduire à un conflit aux répercussions imprévisibles et alimenter un discours d’extermination systématique​.”

Le 6 octobre, un jour avant les attaques, Nasser Bourita réitérait, lors une réunion avec Hussein al-Sheikh, secrétaire général de l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP), l’intérêt particulier du roi Mohammed VI pour la cause palestinienne, citant son discours de juillet 2023 dans lequel il a réitéré son soutien aux droits légitimes du peuple palestinien, y compris la création de leur État sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, assurant ainsi la sécurité et la stabilité dans la région.

Lors de l’extraordinaire session du Conseil de la Ligue arabe le 11 octobre, présidée par Bourita, le ministre a lu une lettre royale qui insistait sur l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza et sur la nécessité de reprendre les négociations de paix. Il a souligné que la seule voie vers une paix durable passe par des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, basées sur la solution à deux États.

à lire aussi