Le Réseau pointe du doigt un problème majeur : le coût prohibitif des traitements. Les prix des médicaments antiviraux sont excessivement élevés, allant de 5000 à 6100 dirhams pour une boîte de 28 comprimés, ce qui équivaut à environ 18.300 dirhams pour un traitement de 12 semaines, indique le réseau. À titre de comparaison, en Égypte, un traitement similaire coûte environ 477 dirhams marocains.
Ce coût élevé rend les traitements inaccessibles pour de nombreux patients, en particulier ceux issus des classes moyennes et défavorisées. La conséquence directe est une hausse inquiétante du taux de mortalité liée à l’hépatite virale.
Malgré les efforts incessants pour réduire les prix des médicaments et rendre les traitements plus accessibles, les initiatives du Réseau auprès du ministère de la Santé et du Conseil de la concurrence n’ont pas encore porté leurs fruits. Les entreprises pharmaceutiques continuent de résister aux pressions pour baisser les coûts des médicaments.
Face à cette situation, le Réseau appelle les décideurs politiques à prendre des mesures immédiates pour protéger le droit à la santé des citoyens. Cela inclut la réduction des prix des médicaments pour l’hépatite et la promotion de la production et de l’utilisation des médicaments génériques au Maroc.
En réponse, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a dévoilé son premier plan stratégique national intégré pour combattre le VIH, les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite virale pour la période 2024-2030. Ce plan vise à réduire de 56% les décès dus à l’hépatite virale et à diminuer de 60% les nouvelles infections.
Le ministère souligne également ses efforts continus en matière de dépistage et de diagnostic des hépatites virales. Les traitements antiviraux restent gratuits dans les centres hospitaliers régionaux et provinciaux, permettant une guérison en quelques mois seulement. Cependant, la prévalence de l’hépatite virale reste élevée parmi les groupes à risque, comme les patients en dialyse.
Sur le plan international, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 300 millions le nombre de personnes atteintes d’hépatite B et C dans le monde. Ces infections sont des causes majeures de complications graves telles que la cirrhose et le cancer du foie, et représentent un fardeau sanitaire mondial important.