En réponse à cinq questions orales sur la “gestion des eaux d’irrigation”, Sadiki a indiqué que plusieurs mesures sont prises par le ministère pour doubler l’efficacité hydrique et soutenir la durabilité de l’agriculture irriguée, à travers notamment “la poursuite de l’extension de l’irrigation à l’aval des barrages sur une superficie de 70.000 ha”, ainsi que “la poursuite du programme de réhabilitation et de sauvegarde des périmètres de petite et moyenne hydraulique sur 200.000 ha”.
Et d’ajouter que le ministère œuvre également à augmenter l’offre en eau à travers des projets structurants axés sur “l’accélération de la construction des barrages par le ministère de l’Équipement et de l’Eau pour augmenter la capacité de stockage à 6 milliards de m3 supplémentaires”, et “la création de stations de dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation sur une superficie de 120.000 ha pour protéger et pérenniser l’irrigation dans certains bassins agricoles et créer de nouveaux bassins”.
Parmi les projets structurants, selon le ministre, figurent “l’adduction de l’eau et l’interconnexion entre les bassins hydrauliques dans le cadre d’un accord avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Équipement et de l’Eau et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable”, qui permettront de fournir environ un milliard de m3.
Rappelant que les programmes et projets cumulés du ministère ont permis d’élargir les surfaces irriguées totales pour atteindre 1,8 million d’hectares durant les normales climatiques, Sadiki a fait savoir que “des réseaux d’irrigation des grands périmètres irrigués dans le cadre du Plan Maroc Vert et de Génération Green ont été modernisés, portant sur 175.000 ha, dont plus de 80% sont des petits exploitants agricoles”, et que “850.000 ha ont été équipés en irrigation goutte-à-goutte”.
“Tous ces efforts permettront au secteur agricole de mobiliser un stock hydrique stratégique d’environ 3 milliards de m 3, une base pour atteindre la souveraineté alimentaire”, a-t-il noté.
Concernant l’état de la saison agricole actuelle, le ministre a relevé qu’elle est affectée par une sécheresse sévère persistante depuis des années, qualifiée d’exceptionnelle, poursuivant que “le taux de remplissage des barrages agricoles atteint 3,89 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 28%”.
Il a également indiqué que “le total des apports en eau aux barrages agricoles pour cette saison ne dépasse pas 24 milliards de m3, soit un déficit de 76% par rapport aux apports normaux et de 24% par rapport à l’année précédente”, et que “la dotation allouée pour l’irrigation durant cette saison est de 890 millions de m3”.
En ce qui concerne la mise en œuvre de mesures pour rationaliser l’utilisation de l’eau, Sadiki a souligné que le ministère travaille dans ce sillage en collaboration avec tous les partenaires concernés, y compris les professionnels.
Parmi celles-ci figurent “prioriser la sauvegarde des arbres fruitiers et des cultures permanentes, la facilitation de l’utilisation des ressources souterraines en fonction de la situation hydrique de chaque nappe pour sauver les arbres”, et “suivre l’évolution de la situation hydrique au niveau des bassins pour programmer et réviser les quotas d’eau alloués en fonction des apports aux barrages”.
Il s’agit en outre, selon Sadiki, de “revoir les superficies des cultures estivales en fonction de la situation hydrique des périmètres, poursuivre les efforts pour améliorer et pérenniser le service de l’eau, à travers l’augmentation des crédits pour la modernisation et l’entretien des réseaux d’irrigation”, ainsi que d’œuvrer à travers les Offices régionaux de mise en valeur agricole pour améliorer le service de l’eau et intensifier la communication avec les agriculteurs afin de coordonner la gestion optimale de l’irrigation et la détermination des besoins en eau des cultures programmées.
(avec MAP)