L’arrestation de Boudrika le 16 juillet lors de son arrivée à l’aéroport de Hambourg, en Allemagne, a ébranlé ses partenaires à Casablanca. De nombreux avocats et banquiers ont rapidement pris leurs distances, niant toute relation antérieure avec lui. Et pour cause, Boudrika est soupçonné de liens étroits avec un cadre supérieur d’une grande institution bancaire casablancaise qui lui aurait octroyé des prêts importants pour ses entreprises, sans garanties suffisantes.
Une commission interne de la banque a été constituée pour mener une enquête approfondie sur les dossiers de prêts gérés par ce cadre. Les premières investigations suggèrent que ce dernier aurait également servi de conseiller financier personnel à Boudrika, soulevant des questions de conflit d’intérêts.
Les documents présentés pour les demandes de prêts, y compris les états financiers des entreprises et les certificats fiscaux, font l’objet d’une vérification minutieuse. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à la légitimité de ces documents et à l’éventualité que Boudrika ait abusé de ses relations pour obtenir des financements surévalués.
Par ailleurs, plusieurs plaintes commerciales et immobilières ont été déposées contre Boudrika, dont une affaire judiciaire impliquant son frère, actuellement jugée par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca.
Extradition en cours
En Allemagne, le bureau du procureur de Hambourg confirme que les procédures d’extradition de Boudrika en sont à leurs débuts et nécessiteront du temps. Lydia Uchtering, porte-parole du procureur allemand, a déclaré dans une correspondance spéciale avec Al3omk que “le processus de remise de Mohamed Boudrika est toujours en cours et pourrait prendre du temps. Aucune date n’a encore été fixée pour une décision à ce sujet”.
Les autorités allemandes attendent de recevoir la demande officielle d’extradition du Maroc. Une fois cette demande reçue, elle sera examinée et pourrait nécessiter des informations supplémentaires des autorités marocaines.
De son côté, le parquet de Casablanca a déjà transmis le dossier judiciaire concernant Boudrika au ministère de la Justice pour qu’il soit acheminé à son homologue allemand. Cette démarche vise à formaliser la demande d’extradition de Boudrika, qui avait quitté le Maroc en février dernier sous prétexte de soins médicaux et n’était pas revenu depuis.